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The Queen, de Stephen Frears

Les sept jours où la monarchie anglaise vacilla.

Parce qu'en août 1997, à l'annonce de la mort de la princesse Diana, la reine d'Angleterre refusa de réagir, considérant que c'était une affaire privée - et sans oublier que Diana était sa némésis - la cour d'Angleterre se retrouve avec une mini-crise sur les bras,...

... crise qui profitera au tout nouveau premier ministre travailliste fraîchement élu de l'époque, à savoir Tony Blair et son conseiller en communication.
Le prince de Galles tentera de sauver les meubles, en allant personnellement chercher le cercueil à Paris, et pendant ce temps, son papa le si distingué prince consort Philip d'Edimbourg (et qu'on ne sort pas assez à mon gré) emmène ses petits-fils à la chasse, histoire de leur changer les idées.
Finalement au bout de huit jours, contrainte et forcée, la reine quitte son chateau de Balmoral - là où il fait si bon se ressourcer ... - et est littéralement bouleversée par ce qu'elle lit sur les bouquets de fleurs déposés devant Buckingham. "Bouleversée" parce que pour la première fois en 50 ans de règne elle est confrontée à des commentaires haineux.

Dans toute cette histoire digne d'une sitcom télé, la seule avec laquelle j'ai été d'accord dans tout le film est Chérie Blair, considérant que tous les rois et reines sont des parasites.
Je ne le répéterai jamais assez, ces gens ne servent strictement à rien.
Quand on sait que la reine d'Angleterre n'hésite pas à faire renvoyer un jeune gars de 17 ans travaillant aux cuisines, tout simplement parce qu'il ne connaît pas le nom du poisson qu'il est en train de nettoyer, on hésite à avoir de la sympathie, non ?
Et puis la pauvre chérie ne supporte pas, paraît-il, le bruit d'un glaçon dans son verre, du coup on lui fait des glaçons ronds ... si c'est pas mignon ça ?!

Faire du vrai avec du faux, c'est paraît il l'essence même du cinéma. Mais ici, j'ai vraiment eu l'impression que Stephen Frears a éprouvé le besoin de justifier l'attitude de la reine, qui a paraît-il été élevée pour ne jamais montrer ses sentiments - ça a dû être gai d'avoir une mère comme ça!
D'après un critique cinématographique, la reine sort grandie de ce film, malgré sa froideur, elle qui ne vit que pour le respect du protocole; elle s'est humanisée ... je me demande si nous avons vu le même film.

J'avoue que de la part du réalisateur de films comme "Dirty Pretty Things", "Mrs. Henderson presents", "The Van", "The Snapper", "Dangerous Liaisons", "The Grifters" (de vrais chefs d'oeuvre ceux-là !) je ne m'y attendais nullement.
Ceci dit grâce à l'humour anglais, on assiste à quelques bonnes réparties. Heureusement, cela permet de se dire qu'on a pas complètement perdu son temps.

Il reste cependant un superbe travail d'acteurs, et surtout d'actrice qui m'a en fait motivée à aller voir ce film.
Helen Mirren est littéralement Elizabeth II d'Angleterre, c'est est presque effrayant comme métamorphose. Rien d'étonnant à ce qu'elle ait remporté le prix d'interprétation féminine à Venise lors du récent festival de cinéma.
Personnellement je la préfère dans son rôle de Jane Tennyson, inspecteur de police dans la série "Prime Suspect", ou encore dans l'émouvant "Calender Girls".

Quant à James Cromwell, il est plus que réaliste en Prince Philip, un homme plein de morgue, rancunier, déplaisant comme il s'en trouve peu.
Le prince Charles est interprété par Alex Jennings et offre un portrait presque touchant d'un homme qui aimerait bien avoir quelque chose à dire, mais qui est écrasé par une mère refusant d'abdiquer.
Mark Bazeley est le cynique coordinateur de Blair et Roger Allam est le secrétaire de la reine, dépassé par les événements.

Quant à Tony Blair, c'est Michael Sheen qui a le rôle, il lui ressemble d'ailleurs un peu. Il semble devenir un habitué des docus-fictions, puisqu'il a été "Nero" dans un téléfilm en 4 épisodes. C'est d'ailleurs la 2ème fois qu'il interprète le rôle de Tony Blair, la première ayant été dans un film pour la télé également "The Deal".

Dans le rôle de la reine-mère Elizabeth on retrouve une très ancienne actrice anglaise, Sylvia Sims qui fut sur les planches et sur les écrans à un âge relativement jeune; elle connut son heure de gloire dans les années 50 et 60, aux côtés d'acteurs anglais célèbres tels John Mills, Laurence Harvey, Dirk Bogarde, ainsi que l'américain William Holden. Elle a remporté plusieurs prix d'interprétation en Grande-Bretagne en tant qu'actrice principale mais également en tant que meilleur rôle secondaire. A partir des années 70, elle devint plutôt active à la télévision et s'étant empâtée avec l'âge, elle semble confinée au cinéma dans les rôles de reines-mères.

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