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In Good Company, de Paul Weitz

Certains jours on sent bien que la vie part un peu en quenouille (actuellement on utilise une expression nettement plus imagée, mais ceci est un site ouvert au public donc qui se doit de rester bien élevé, je réserverai donc l’expression imagée pour mes copines).





Dan Foreman, 52 ans, chef du service publicitaire d’un grand...

... magazine sportif, n’aime pas beaucoup les rumeurs de fusion : le magazine serait racheté par un milliardaire américain dont le mot préféré est « synergie » ce qui ne veut strictement rien dire, si ce n’est qu’on est viré si on ne fait pas ce qu’il dit !





De plus, Dan découvre l’emballage d’un test de grossesse dans la poubelle de la salle de bains ; immédiatement il craint le pire puisqu’il a une fille en âge d’univ’ et une autre adolescente, dont les soins dentaires coûtent la peau des fesses, sans parler de la note du téléphone qu’elle phagocyte pendant des heures.


Quelle n’est pas sa surprise lorsque c’est son épouse qui lui annonce qu’elle attend leur troisième enfant… le pauvre gars en avale de travers, comment sa jolie quarantenaire, quasiment ménopausée, a-t-elle pu se retrouver enceinte? (elle ne lui fait pas un dessin, heureusement !)





Finalement, les rumeurs de fusion étaient fondées et Foreman se retrouve rétrogradé ; il a désormais un chef de service qui a exactement la moitié de son âge ! Celui-ci est un charmant jeune loup, complètement sidéré par sa promotion, conscient qu’il va devoir virer quelques personnes, jouer le jeu du big boss sinon c’est lui qui sera viré. Malgré sa réussite professionnelle, sa vie privée est un vrai désastre : la jeune femme épousée il y a sept mois à peine demande le divorce, il ignore où est son père, quant à sa mère ils ne se parlent plus. Il va donc fantasmer sur la vie personnelle de son subordonné ayant le double de son âge, tout en devant le traiter en subordonné justement, et pour compliquer le tout il tombe amoureux de la fille aînée de Dan, la ravissante Alex, inscrite à l’université de NewYork, un grand pas qui a coûté très cher à son père obligé d’adopter un profil un peu bas pour garder un emploi lui permettant d’assumer tout cela.





Comme nous sommes dans un film américain, il est évident que beaucoup de choses vont s’arranger au mieux pour Dan Foreman, mais il lui faudra se battre pour cela ; on se doute aussi qu’une espèce d’amitié va finalement s’installer avec son jeune supérieur, mais celui-ci devra accepter de laisser parler ce qui lui reste d’humanité pour y arriver.





Sur fond de mondialisation, de nouvelles technologies, de marketing à tout crin, de pertes d’emploi quand on a plus de 40 ans, Paul Weitz a construit une intéressante comédie intimiste, douce-amère, autour de cette famille américaine modèle, tellement modèle que cela en deviendrait presque écoeurant si ce n’était pas aussi mignon à regarder : une femme de plus de 40 ans intelligente, drôle et jolie, redécouvrant les petites joyeusetés d’être enceinte – c’est Marg Helgenberger, à la mode depuis « Les Experts », qui interprète avec humour l’épouse de Dan, interprété par un Dennis Quaid en grande forme. Avec discrétion, il aborde le rôle de Dan, type humain dépassé par les événements, avec subtilité.






Scarlet Johansson est la fille aînée qui a terriblement envie de voler de ses propres ailes et quitter le giron familial. Quant au jeune loup solitaire, lui aussi plutôt dépassé par les événements, c’est le jeune Topher Grace qui l’interprète et qui vole presque la vedette à Quaid ; en tout cas, il lui donne la réplique avec brio.




J’avoue avoir eu peur en allant voir « In Good Company », car Paul Weitz c’est quand même le mec qui a réalisé « American Pie » !!!
Mais il est vrai qu'il avait aussi réalisé « About a boy », qui n'était pas mauvais.



L’air de rien, il réussit à mêler habilement cheminement professionnel et personnel ; son film est une comédie de mœurs plus complexe qu’elle n’y paraît de prime abord et une comédie satirique sur les multinationales américaines et la précarité d’emploi des quinquas, sans oublier les rivalités et autres mesquineries dans les entreprises.


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