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Ladies in Lavender, de Charles Dance

En 1936, les sœurs Widdington, Ursula la cadette et la plus romantique, Janet l’aînée et la plus raisonnable, vivent dans un petit village des Cornouailles au gré des tempêtes et des jours ensoleillés. Leur temps s’écoule lentement entre les promenades au bord de l’eau, le jardinage et les papotages avec leur cuisinière-gouvernante Dorcas, bourrue...

... au cœur d’or.



Un jour, à la suite d’une tempête particulièrement violente, elles découvrent un homme sur la grève ; il est blessé et de toute évidence pas anglais ! Effectivement, le jeune étranger est polonais et ne parle pas un mot de la langue de Shakespeare, seulement un peu d’allemand. Pendant qu’elles soignent le jeune homme, Ursula va s’émouvoir pour ce jeune homme, s’attacher à lui, tentant tant bien que mal de masquer ses sentiments à sa sœur qui n’est pas dupe. Dans le village il y a aussi Olga, jeune femme d’origine russe, venue là en vacances pour peindre. Elle s’est attiré l’attention du docteur du patelin qu’elle tente de tenir à distance, ce qui va rendre l’homme jaloux.



Pendant ce temps, Andrea est parvenu à expliquer qu’il a fui l’Europe où la guerre couve, qu’il voudrait rejoindre l’Amérique et surtout qu’il est violoniste. C’est Olga qui va prendre conscience de l’ampleur de son talent et pour pouvoir réaliser son rêve, le jeune homme devra quitter ses vieilles amies subrepticement, presque comme s’il devait les fuir.



Mais Ursula et Janet ont bien compris que son bonheur n’est pas auprès d’elles et c’est le cœur léger qu’elles le laisseront partir vers sa destinée.



« Ladies in Lavender » c’est le film dont on n’a pas parlé ; c’est l’anti-Star Wars, l’anti-War of the Worlds, bref l’anti-grosse cavalerie promotionnelle.



Comme à l’accoutumée, Judi Bench (Ursula) et Maggie Smith (Janet) sont formidables et on peut vraiment dire d’elles que les deux font la paire et font ce film. Sans ou avec peu de maquillage, sans costumes extraordinaires, sans mise en scène d’effets spéciaux tape à l’œil, elles portent l’histoire de ces 2 sœurs au crépuscule de leur vie avec humour et tendresse.



Leur performance est soutenue par la drôle de Myriam Margoyles dans le rôle de leur cuisinière Dorcas ; le jeune Andrea est interprété par Daniel Brühl, le jeune acteur de « Goodbye Lenin ».



Dans le rôle d’Olga, on retrouve la ravissante et talentueuse Natascha McEllone et c’est David Warner qui interprète le médecin du village, jaloux et xénophobe. Il y a des scènes et des commentaires pleins de drôlerie, d’humour mais aussi de beauté dans la mise en scène simple et le très beau paysage des Cornouailles anglaises.



« Ladies in Lavender » est un film subtil dans la plus pure tradition british qui nous a donné « Howards’End », « Sense & Sentibility » ainsi que « A Room with a View ».



C’est un film où les sentiments sont plus importants que tout le reste. C’est une heure quarante cinq minutes de pur bonheur.


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