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Brothers Grimm (The), de Terry Gilliam

Pour peu que comme moi vous connaissiez quelque chose de la vie des frères Jakob et Wilhelm Grimm, je vous conseille de tout oublier en entrant dans la salle de cinéma sinon vous risquez de vous demander si vous ne vous êtes pas trompé d'histoire. En effet, il y a loin entre les deux sérieux jeunes gens, l'un ayant fait des études de...

... droit et l'autre, un libraire et un professeur, mais tous deux passionnés de contes populaires et bien décidés à leur donner la place littéraire qui leur revenait. Ce détail mis à part, laissez-vous entraîner dans cette histoire totalement folle, où les contes de Grimm trouvent une place, fussent-ils réduits à seulement quelques idées des contes les plus importants.



Donc, il était une fois deux frères, vivant au début du 19ème siècle, à l'époque où les armées napoléoniennes ont envahi l'Allemagne. Will & Jake (!) Grimm sont des artistes des rues, qui avec l'aide de deux collègues, escroquent les villageois crédules, en leur faisant croire que des sorcières ou des trolls hantent leurs granges ou moulins. Par d'habiles stratagèmes, en jouant sur les légendes et superstitions, ils arrivent à faire croire aux villageois qu'ils peuvent les débarrasser de ces nuisances. Hélas, l'armée française a eu vent de leurs combines et soit ils accomplissent un travail pour eux, soit on leur coupe la tête. Devant ce choix réducteur, ils acceptent d’aller retrouver les petites filles disparues d’un village où les superstitions vont bon train.



Là il va falloir du vrai courage, non pas leurs habituelles manigances ; ils vond devoir affronter une fôret magique, où sévit une reine maléfique ayant besoin du sang des petites filles pour se régénérer et retrouver sa beauté. Quand on sait que c’est Monica Belluci qui est cette « méchante reine », on n’a même pas pitié des villageois tant elle est belle. Mais la reine et la forêt ne sont pas les seules ennemies que doivent affronter les deux frères et la sœur aînée de deux enfants disparues, il y a encore et toujours ce stupide général français Delatombe et son âme damnée Cavaldi qui les poursuivent également.

Terry Gilliam, comme les frères Grimm, est un génial conteur lui aussi. Il nous avait déjà entraîné dans « Monty Python & the Holy Grail », « Time Bandits », « Brazil », « Life of Brian », « Twelve Monkeys » et « The Fisherking », la plupart de ces films étant de réels bijoux pour les amateurs d’histoires déjantées. Quel regret qu’il ait eu à subir toutes ces mésaventures avec son « Don Quichotte », car on aurait certainement adoré sa version de Cervantès.



Les deux acteurs principaux, Matt Damon et Heath Ledger jouent honnêtement le rôle des deux frères, mais sans plus. Par contre les trois méchants sont parfaits : Jonathan Price, le général français, Peter Stormare dans le rôle de Cavaldi, son assistant et tourmenteur des Grimm, et la magnifique Monica Belluci en reine du miroir. La jeune fille qu’il faut sauver, car il y a toujours une demoiselle en détresse dans les contes, Angelika la dynamique fille de trappeur, est interprétée par Lena Headey qui tire à merveille son épingle du jeu.



Les décors sont fabuleux, la forêt magique avec ses arbres qui vivent, animaux fantastiques… je dirais que c’est le décor qui est presque la vedette principale de l’histoire, avec ses effets spéciaux.



Il faut aimer les contes de fées, les histoires fantastiques pour apprécier le film, ce qui est mon cas. Surtour ne pas imaginer pouvoir être rationnel dans cette histoire, un peu comme avec Tim Burton d’ailleurs. J’avoue aussi qu’après avoir vu « Brothers Grimm », je me replongerais avec plaisir dans leurs contes, ainsi que dans le livre de Bruno Bettelheim « The uses of enchantment ».


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