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Family Stone (the), de Thomas Bezucha

On parle toujours de familles dysfonctionnelles, mais parfois il y en a de très chouettes, dont on aimerait bien faire partie, comme cette « Family Stone » tellement hors conventions. L’ennui c’est que certaines familles sont si monolithiques qu’elles n’acceptent que très mal les nouveaux ou nouvelles venu(e)s.



C’est le problème que...

... rencontre Meredith, fiancée à l’un des fils de la famille, invitée pour Noël et qui va voir la famille se liguer immédiatement contre elle. Il est vrai qu’elle est aux antipodes des Stones : jeune femme d’affaires, hyper stressée, l’oreille scotchée au portable, organisée, tirée à quatre épingles, pas un cheveu ne dépassant de son chignon, étourdissant tout le monde par un débit de paroles très newyorkais. Alors que ces doux farfelus vivent à leur gré, se permettent de trainailler en pyjama et training pendant toute la journée avant de se faire tout beaux pour le dîner. Ce qu’elle ne sait pas, puisqu’elle ne fait pas partie de la famille, c’est que tous sont fragilisé par le chagrin que provoque la maladie de la maman.



Du coup elle appelle sa sœur à la rescousse, et là les choses vont vachement se compliquer car Julie est détendue, épanouie, prenant les choses comme elles viennent. Du coup le fiancé de Meredith ne sait plus où il en est, l’un de ses frères craque pour sa fiancée à lui bref on est au bord du vaudeville. Jusqu’à ce que Meredith craque grave et là tout le monde va se remettre en question.



La mère, mélancolique, fragilisée par sa maladie, plutôt mère poule, a un certain côté possessif que l’on découvre petit à petit. Elle est magistralement interprétée par Diane Keaton, elle est à souhait rosse ou tendre ; le père est interprété par Craig T. Nelson, un acteur plutôt connu à la télé et c’est fort dommage car il est impeccable dans le rôle du prof, qui au plus fort des disputes ne peut s’empêcher de corriger les fautes de grammaire. Il essaie avec beaucoup de difficultés de garder son sang-froid, de remettre les pendules à l’heure, il est le seul à essayer d’accepter Meredith et de la faire accepter par ses ouailles, oui mais…



Quant à Meredith, c’est Sarah Jessica Parker qui s'y colle avec brio, à part qu’elle a une voix insupportablement nasillarde haut perchée qui fait qu’on la prend en grippe immédiatement, ce qui colle parfaitement à son rôle. Claire Danes, Luke Wilson, Dermot Mulhoney, et quelques autres complètent la distribution et sont également bien dans leur rôle.



Bien que présenté comme une « comédie drôle », « The Family Stone » c’est bien plus que cela et le présenter comme le « film le plus drôle du moment » est non seulement mensonger mais jette le discrédit sur une très sympathique comédie de mœurs, où tout le monde est à la fois gentil et méchant ; on n’est pas du tout ici dans le genre « Meet the Fockers ». On a tous connu des situations où l’on veut faire de son mieux et tout foire, dans cette optique le film atteint parfaitement son but pour la pauvre Meredith. Bref, Noel dans les chaumières n’est pas nécessairement la paix dans les cœurs ! Le film n’est pas non plus sans rappeler la comédie aigre-douce « Home for the Holidays » de Jodie Foster.



On y aborde des sujets sérieux (adoption par le couple homosexuel de la famille, peur face à la maladie si dur à gérer affectivement, accepter un nouveau venu différent, erreur dans le choix de vie qu’on a fait, etc). Le film me fait un peu penser à un potage « minestrone », on y trouve de tout, du bon comme de l’agaçant. Ceci dit, s’il arrive que l’on grince des dents ou que l’on ait la larme à l’œil, on rit aussi très souvent car le film contient une fameuse dose d’humour, sans oublier les quiproquos provoqués par les chasses-croisés amoureux.



Et ce qui n’est pas conventionnel pour le cinéma américain mais qui rend le film d’autant plus attachant même s’il laisse le cœur gros, on n’a pas droit à un happy end classique « made in Hollywood ». Un bon point pour cela.


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