Médiathèque (+ PLUS)

Matador (the), de Richard Shepard

Vous croyez peut être que c’est drôle d’être tueur à gages ? demandez donc à Julian Noble ce qu’il en pense : au lieu d’un foyer accueillant, des hôtels cinq étoiles ; au lieu d’une épouse tendre et attentionnée, des relations avec des prostituées ; pas un seul ami avec qui fêter son anniversaire, vous êtes seul devant la télé qui diffuse un film...

... musical débile, en vous saoûlant bêtement ! Tout cet alcool commence d’ailleurs à lui obscurcir l’esprit, sans parler du ras le bol intégral de ce métier et de la paranoïa qui l’accompagne. Bref le vrai « burn out » !



Danny Wright, lui est un homme d’affaires un peu timoré, qui fait de son mieux pour réussir une excellente affaire à Mexico, réussite dont il aurait bien besoin pour se remettre à flot d’autant plus qu’un arbre est tombé dans sa cuisine. Pour cela il est descendu au même hôtel que celui où réside Julian qui se prend immédiatement d’affection pour ce brave garçon jusqu’à lui parler de sa vie et de son boulot ! Danny croit d’abord à un canular, mais finit rapidement par comprendre que l’autre ne plaisante pas, ce qui l’inquiète un peu tout de même et il se demande comment se débarrasser de ce type malgré la sympathie qu’il éprouve pour ce paumé, un peu comme lui.



Chacun reprend ses petites activités, mais six mois plus tard, voilà t-y pas que Julian Noble se trouve à la porte de Danny Wright et de sa sympathique épouse. Les époux Wright sont un peu inquiets puis Julian prend Danny à part et sous le prétexte « qu’il lui est redevable », il lui demande un coup de main pour son ultime mission, car il raccroche, c’est décidé !



Evidemment Danny refuse d’abord, mais Julian y va fort dans la culpabilisation et le larmoyant, du coup les deux s’embarquent pour l’Arizona où une dernière mission les attend. Après cela, Noble pourra enfin aller se dorer la panse dans une île grecque et ne plus pratiquer ce métier dont il a vraiment marre.



Pierce Brosnan qui traverse le hall d’un « cinq étoiles » en boots et caleçon, pas rasé, clope au bec, c’est une image qui marque, c’est sûr. Il traverse d’ailleurs pratiquement tout le film mal coiffé, mal rasé, larmoyant, geignard, recourrant sans cesse au chantage sentimental face au sympathique Greg Kinnear. Déjà dans la sympathique comédie sentimentale « Laws of Attraction » il était la plupart du temps décoiffé, mal habillé, la chemise hors du pantalon, ici c’est pire, et il est toujours aussi séduisant !



En général dans les films humoristiques mettant en scène un tueur à gages et un brave type, c’est le brave type qui s’avère devenir encombrant, comme le vrai boulet qu’était Jacques Brel pour Lino Ventura dans « L’emmerdeur » d’Edouard Molinaro.



Richard Shepard, lui, a préféré inversé les rôles, donnant le rôle du très paumé au tueur à gages, pendu aux basques d’un brave type qui se demande ce qu’il a fait pour mériter ça !
« Matador » est un vrai « buddy movie » dont le début et la fin sont hilarants. Entre les deux cela s’essouffle un peu, mais le film est un thriller d’humour grinçant qui procure un bon moment de détente.



Imprimé depuis Cafeduweb - Arts (http://arts.cafeduweb.com/lire/10403-matador-the-richard-shepard.html)