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Lucky Break, de Peter Cattaneo

James Hands a écopé d’une peine de prison d’onze ans pour avoir tenté de dévaliser une banque, sans aucun succès. Jimmy c’est le type qui a systématiquement de la malchance dans ce qu’il entreprend, bien souvent à cause de ses complices d’ailleurs ; il faut aussi dire qu’il n’est pas exactement un malfrat des plus compétent.



Après...

... avoir purgé une partie de sa peine, il est transferré dans une autre prison. Se rendant compte de l’engouement du directeur pour les comédies musicales, James parvient à le convaincre de mettre en scène la vie de Lord Nelson et Lady Hamilton, en utilisant les prisonniers comme comédiens/chanteurs. Annabel, la charmante assistante sociale de la prison, ne croit pas à ce projet, elle est convaincue – à juste titre – que Hands va en profiter pour faire la belle. Sur ces entrefaits arrive un ancien complice de James, ayant vite compris ce qui se trame et voulant sa part du gâteau.



Tout l’humour du film est basé sur ces apprentis-comédiens-chanteurs qui doivent interpréter des rôles historiques en chansons. Ils sont absolument hilarants, surtout en costumes d’époque. Bref cela ne se raconte pas, ou alors très mal ; il faut voir le film pour en comprendre tout l’humour.



L’erreur des spectateurs en allant voir “Lucky Break” fut de la comparer au “Full Monty”, le premier film de Cattaneo, et surtout son tout grand succès. Certains ont même été voir « Lucky Break », convaincus qu’il s’agissait d’une suite !
Or, on ne compare pas des pommes et des oranges, elles n’ont ni le même goût ni la même forme et pourtant elles sont toutes délicieuses.



Alors que « The Full Monty » dénonçait la situation sociale dans le Royaume-Uni, où le chômage poussait des hommes à se transformer en Chippendales pour un soir, « Lucky Break » est une comédie policière, qui joue sur un tout autre régistre et c’est malheureux que les spectateurs n’aient pas compris tout l’humour de cette sympathique comédie, observant avec finesse la vie dans une prison un peu moins sordide que les autres. Le film est réellement très original.



James Nesbitt interprète à merveille Jimmy Hands, ce petit voleur, qui n’a qu’une seule idée « se faire la malle » et puis qui tombe amoureux, gros grain de sable dans son engrenage bien huilé ; l’autre grain de sable est l’arrivée de l’odieux Toombs (l’acteur Frank Harper). Olivia Williams est la gracieuse assistante sociale Annabel, pas dupe du tout des airs innocents de Jimmy. Quant au directeur de la prison, c’est Christopher Plummer que l’on y retrouve avec énormément de plaisir, l’acteur ayant été un peu absent des écrans à l’époque.



Dans les autres rôles, on retrouve le très talentueux Timothy Spall, qui ne rêve que de retrouver son épouse, mais il est en butte à la méchanté, voire au sadisme moral d’un gardien, brillamment interprété par Ron Cook, cruel à souhait.



Un autre rôle secondaire a été confié à Bill Nighy, plus romantique qu’à l’accoutumée dans le rôle d’un comptable se retrouvant en prison pour avoir « joué » avec les comptes de sa société.



Par ailleurs, le film est basé sur un roman de Stephen Fry, ce qui est déjà en soi un signe d’humour – Fry est non seulement un écrivain génial mais aussi un excellent acteur, que l’on a pu voir dans « Life & Death of Peter Sellers » mais surtout dans le rôle de l’inspecteur dans « Gosford Park » où il était absolument inénarrable.



Puisque « Lucky Break » n’a pas rencontré le succès qu’il méritait lors de sa sortie en 2001, je recommande vivement aux amateurs de DVD et de bon cinéma de le louer et de le découvrir. Il en vaut réellement la peine surtout si vous avez envie de savoir comment l’histoire se termine car le dévoiler serait vous donner le nom de l’assassin dans un roman d’Agatha Christie.


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