Médiathèque (+ PLUS)

Flushed Away, de Sam Fell et David Bowers

Goodbye Mickey !

Le rat des villes se dit qu’il va pouvoir astucieusement se débarrasser de son cousin d’égoûts, c’est oublier que les rats qui ne sont pas des animaux de compagnie sont nettement plus fûtés que lui. Et le tour qu’il s’apprêtait à jouer à Sid se retourne contre lui, c’est Roddy qui passe par la cuvette des wc et se...

... retrouve dans une mégalopole tout en bas dans les égoûts qui ressemble à s’y méprendre à Londres.

Là il va découvrir la charmante Rita, issue d’un milieu prolétaire, reine de la récup des poubelles, débrouillarde en diable, n’ayant nulle envie de traîner ce boulet maladroit lui causant plus de problèmes que ceux qu’elle n’a déjà. Pourtant ils vont conclure un pacte afin que Roddy puisse rentrer chez lui. Ils vont pour cela devoir affronter Todd, le crapaud, et ses hommes de main ; ce Crapaud fomente un plan machiavélique pour détruire tous les rats et se fait aider en cela par « Ze Frog », son cousin le policier français ripoux.

Enfin revoilà un film d’animation qui sort de l’ordinaire du bestiaire habituel (ours, lions, etc).

Le principe de cette « Londres d’en-bas » ressemblant à s’y méprendre à la Londres « d’en haut » me semble directement inspiré d’un charmant dessin animé passant à la télé et intitulé « La Venise d’en Haut », dont les protagonistes sont des oiseaux de toutes sortes. Cette parenthèse rapidement ouverte et fermée, « Flushed Away » est un agréable divertissement, un peu plus tous-publics que « Shrek ».

Il sort tout droit de la collaboration entre les studios d’animation Dreamworks e(Shrek, Shark Tale) et les studios Aardman (Wallace & Gromit, Chicken Run). Cette fois, Aardman a abandonné la pâte à modeler pour les images de synthèse, ce que j’ai trouvé un peu dommage car j’aimais bien l’autre technique. Cependant, d’après un interview de Sam Fell, compte tenu du scénario, il a fallu passer à autre chose pour limiter le coût de production.

Cependant il ne faut pas du tout bouder son plaisir même si l’histoire est un peu légère. On louche quand même du côté de films connus comme James Bond.
Les Britanniques en profitent pour se moquer gentiment des Français, par une série de petits clins d’œil qui plairont aux adultes à condition de voir le film en V.O., car je ne vois pas ce que la traduction pourrait donner.

Côté interprétation (en version originale), c’est impeccable : on retrouve le séduisant Hugh Jackman qui prête sa voix à Roddy, avec toute l’élégance qu’on lui connaît en vrai. Rita, c’est Kate Winslet, drôle, pleine d’énergie. Mais la grande vedette de l’histoire est « Ze Frog », où l’on retrouve la voix de ce comédien formidablequ'est Jean Reno, aussi à l’aise dans la comédie que le drame et qui prouve une fois de plus son talent en interprétant ce policier ripoux, cousin français méprisant le Crapaud.

Dans des rôles secondaires, j’ai retrouvé la voix de Bill Nighy, un excellent comédien britannique. Il interprète « Whitey », l’un des sbires du Crapaud, un ancien rat de laboratoire dont le cerveau est aussi petit que ses muscles sont épais. L’autre homme de main est interprété par Andy Serkis, un habitué des images de synthèse : c’est lui qui était le Gollum dans « Lord of the Ring ».
David Suchet (alias Hercule Poirot à la télé) prête sa voix au père de Rita; je tenais à le préciser car on cantonne trop Suchet au rôle de Poirot, or cet excellent acteur a interprété bien d'autres rôles.

Petit clin d’œil également à « Babe », avec les petites souris chantantes en cameo. Ici il s’agit de limaces ou sangsues, j’ai pas trop pu faire de différence, qui sont particulièrement douées pour le chant et qui ponctuent l’histoire de leurs mélodies endiablées.
Quant à la reproduction de Londres en format ville d’égoût, elle vaut le déplacement !

Un bien plaisant divertissement que ce « Flushed Away ».


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