N’ayons plus peur des « autres »

PIE TSHIBANDA est arrivé en Belgique il y a environ dix ans, et depuis quelques années il sillonne notre pays afin de raconter son exil, ses relations ubuesques ou kafkaiennes avec l’administration.

Mais Pie Tshibanda n’est pas un homme qui se lamente sur son sort, il n’est pas quelqu’un qui a de la...

... rancune ou de la haine comme d’aucuns qui se disent à tort ou à raison mal acceptés. Au contraire, Pie Tshibanda a décidé d’aller à la rencontrer des Blancs qui ne l’attendaient pas, qui ne lui ont pas immédiatement ouvert leur porte mais une fois que la glace dont ils s’entourent, les Blancs se sont avérés des gens chaleureux et pleins de générosité.

Ce qu’il fallait, c’était se comprendre, pour se comprendre il faut se parler. C’est ce que Pie fait, il a conçu un merveilleux spectacle bourré d’humour et de tendresse, dont on vient de fêter la millième en octobre 2006. Pour lui, le dialogue permettra de vaincre l’absurdité de l’incompréhension et le rejet que provoque la peur des « autres », ce ceux qui sont différents.

Au départ d’exemples concrets, pris dans la vie de tous les jours, il raconte l’histoire du Congo qui l’a amené à être exilé en Belgique ; là-bas il était un écrivain qui un jour décida d’écrire la vérité, malgré l’avis contraire de son épouse. Lui dans sa naïveté et son honnêteté il était convaincu que l’on comprendrait et que les choses changeraient peut-être, que son peuple pourrait apprendre à vivre en paix. Il s’est donc retrouvé à Zaventem (Bruxelles-National), avec une température sous zéro et face à une administration plus réfrigérante encore.

Pie Tshibanda a eu le courage de venir vers les autres, vers les Blancs – qui d’ailleurs ne savaient pas qu’ils étaient « des Blancs », puisque lui ne savait pas qu’il était un « Noir ». C’est ce fameux regard des autres qui nous fait prendre conscience de notre couleur de peau.
Humour et sensibilité sont au programme de ce spectacle d’un homme seul sur scène, face au public avec qui il dialogue comme avec un groupe de vieux copains venus à la maison à l’improviste pour faire comme on le dit en Afrique « une surprise agréable ».

A toutes les époques, il y a quelqu’un qui se lève pour lutter à sa manière contre l’injustice, le racisme, l’incompréhension. Pie a choisi la tendresse, l’humour, l’ironie. Ouvrez-lui votre porte et vos cœurs.

Pie Tshibanda est licencié en Sciences de la Famille et Sexualité de l’UCL ; il vit à Tangissart, près de Court-Saint-Etienne, dans le Brabant Wallon, non loin de Villers-la-Ville, avec son épouse et ses six enfants.
Il se rend dans parfois dans des écoles où il se produit devant les enfants et leurs parents, comme ce sera le cas sous peu à Uccle, à l’Ecole Regina Pacis. Il poursuit son travail de conteur avec son nouveau spectacle « LE COMMIS CONTEUR » qui remporta le prix du Jury Junior au dernier festival de Namur ; ce spectacle a rencontré un accueil international impressionnant et est sélectionné dans de nombreux festivals à travers le monde (Québec, Turquie, France, Espagne, Argentine).

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