Cinéma (+ PLUS)

A Good Year, de Ridley Scott

A la tienne Etienne !

Il s’installe donc dans la propriété, qu’il retape avec l’aide du vigneron afin de vendre château ET vignoble au plus offrant. Question vignoble, Max se rend rapidement à l’évidence : les vignes ne produisent que de la vinasse.

Alors que petit à petit souvenirs heureux, douceur de vivre et le charme d’une...

... certaine Fanny commencent à prendre possession de l’esprit de Max, débarque une ravissante Californienne, fille illégitime de l’oncle Henry, ce qui fait d’elle l’héritière du domaine.

Se posant de plus en plus de question sur l’avenir du domaine et sur le sien, le jeune homme découvre, dans la cave, un vin nommé « Le Coin Perdu », véritable légende dans la région, un vin absolument exceptionnel dotn la provenance est inconnue. D’où sort ce vin mystérieux et d’où vient l’aisance de Duflot le vigneron ? pourquoi celui-ci tient-il tellement à rester au domaine ?

C’est plutôt surprenant de retrouver Russell Crowe (Mister Mucho-Macho) dans un rôle aussi tendre et drôle, il s’en sort en tout cas avec beaucoup d’humour. Il faut le voir au volant d’une voiture à peine plus grande qu’une basket, se chamaillant avec le système de navigation « bégayant ».

C’est toujours un plaisir de retrouver le jeune acteur Freddie Highmore (Arthur & les Minimoys, Five Children & It, Charlie & the Chocolate Factory, Neverland) ; il est d’un naturel formidable (on est loin avec lui du cabotinage de l’horrible McCauley Culkin).

Il est face à un Albert Finney plus sympathique et truculent que jamais dans le rôle d’Oncle Henry, un homme qui inculque au jeune Max les bonheurs simples de l’existence, ce que le Max adulte aura oublié dans sa course aux affaires.

Les éléments féminins sont interprétés par Marion Cotillard, la Française dont les beaux yeux et le caractère peu facile séduiront Max et la jolie Abbie Cornish en cousine californienne, plutôt douée côté vins.

Le vigneron bourru qui espère que Max changera d’avis est interprété par Didier Bourdon (oui, celui-là même) et sa pulpeuse épouse par Isabelle Candelier.

Dans les rôles secondaires des Londoniens, on trouve Archie Panjabi, l’efficace assistante de Max, pas du tout du style à se laisser marcher sur les pieds, ainsi que Tom Hollander en ami-avocat et Rafe Spall (le fils de l’excellent comédien anglais, Timothy Spall, acteur fétiche de Mike Leigh).

Basé sur le 5ème roman de Peter Mayle, « A Good Year » comporte tous les ingrédients de ses autres romans dans cette région où les Anglosaxons profitent de la vie. Carpe Diem !
Je suis d’ailleurs fort surprise que ce soit le premier roman de Mayle à être adapté car généralement ses romans légers et primesautiers comportent les ingrédients nécessaires à une petite comédie romantique teintée d’ambiance policière.

Les Australiens n’ont, paraît il, pas du tout apprécié le film à cause de la performance de Crowe, son accent et sa gaucherie dans l’humour. Cette comédie romantique, c’est sûr, n’est pas un chef d’œuvre mais il est très plaisant en ces moroses journées hivernales de se retrouver en été, là où brille le soleil. Cela donne envie de se promener avec un amoureux quelque part dans les villages du sud.

Bien que Ridley Scott ne soit pas Stanley Donen ou Philippe de Broca, ce spécialiste des films à effets spéciaux et « blockbusters » se débrouille très honorablement dans les comédies dramatiques comme « In her Shoes » ou cette sympathique adaptation du roman de Peter Mayle.

C’est le moment d’ailleurs de relire « A Year in Provence » l’autobiographie de Peter Mayle, où l’auteur – un homme de la pub, désireux de changer de vie - fait la connaissance de cette vie dans le Sud de la France, de la gentillesse des habitants et du bonheur de se laisser, enfin, vivre.

Chacun de ses romans reprend d’ailleurs cet ingrédient principal mélangé à une petite intrigue transformant les protagonistes en détectives amateurs, comportant toujous des personnages sympathiques et hauts en couleur ; on a parfois l’impression de relire le même livre, à quelques détails près, mais la magie de son écriture emporte quand même le lecteur vers des cieux toujours bleus. Dolce farniente, mais avec quelques moyens financiers tout de même !


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