Spectacles (+ PLUS)

Beauté et Démence à Bruges

L’exposition a d’abord été présentée à Burgos où Philippe le Beau décéda il y a 500 ans. Elle se trouve à présent à Bruges – et ce jusqu’à la fin du mois de mars – ville où naquit le duc en 1478.
Le visiteur y découvrira notamment le berceau de Philippe le Beau, son orgue ou son tableau préféré, à savoir « La Vierge à l’Enfant », peinte par Hans...

... Memling.

Le lieu même de l’exposition est un symbole en soi : c’est en effet dans l’église Notre Dame de Bruges qu’est conservée l’urne contenant le cœur du duc, mort dans la fleur de l’âge à 28 ans. L’urne est ensevelie dans le tombeau de sa mère, Marie de Bourgogne.

Petit rappel historique :

Philippe Ier de Habsbourg, dit le Beau, était le fils de Maximilien, empereur du Saint Empire Germanique et de la duchesse Marie de Bourgogne, elle aussi morte très jeune (25 ans) dans un accident.
Par la mort de sa mère, le jeune garçon, qui est alors âgé de 4 ans, hérite du duché de Bourgogne, son père en sera le régent pour lui.
A 18 ans, il épouse Jeanne d’Aragon et Castille, que l’histoire retiendra sous le nom de Jeanne la Folle. Jeanne est la fille de Ferdinand d’Aragon et d’Isabelle de Castille.

Le jeune duc étant de nature volage, les jeunes époux ne sont guère heureux ; ses infidélités provoquent chez la jeune femme des crises de jalousie très graves, agissant sur un tempérament neurotique et provoquant des paroxysmes de rage où elle se rendit coupable d’actes de violence grave.

A la mort d’Isabelle de Castille, Ferdinand d’Aragon tenta de faire main basse sur la régence de la Castille, mais il fut obligé à y renoncer à cause de l’inimitié des nobles. Du coup, le jeune Philippe dut se rendre en Espagne, où il est nommé roi. Il y débarqua en compagnie de mercenaires allemands. Les rencontres entre le père de Jeanne et son gendre débouchèrent sur une querelle de famille assez choquante, même pour l’époque, Ferdinand prétendant agir pour le bien des intérêts de sa fille Jeanne, emprisonnée sur l’ordre de Philippe.

Une guerre civile se préparait, mais la mort brutale de Philippe – bien incapable de régner d’ailleurs – y mit heureusement fin. On pense que le jeune duc mourut de fièvre typhoïde.

Jeanne, folle de douleur, refusa pendant longtemps l’autorisation non seulement d’enterrer le corps de son époux, mais également de s’en séparer. Déjà reine de Castille à la mort de sa mère, Jeanne devient reine d’Aragon à la mort de Ferdinand ; cependant son état de santé l’empêche d’exercer le pouvoir et c’est son fils aîné, Charles de Habsbourg, qui régnera à sa place. Lorsqu’il sera élu empereur germanique, il prendra le nom de Charles Quint. A son abdication, c’est le second fils de Philippe et Jeanne qui régnera sous le titre de Ferdinand Ier du Saint Empire Germanique.

Jeanne la Folle fut sequestrée pendant 49 ans.

Une pièce de théâtre a été écrite à partir de la vie dramatique de Jeanne la Folle. L’auteur Alexandre Parodi s’en inspirera pour écrire « La Reine Juana », une pièce en vers, interprétée par la Comédie-Française, qui relate l’histoire de sa folie, tantôt douce, tantôt furieuse et ensuite l’agonie et la mort de la reine, le tout accompagné de torches, cierges et glas.

Pour plus d’informations sur Philippe le Beau, Jeanne la Folle et l’exposition, voir les sites :
https://www.flandreinfo.be/cm/flandreinfo.be/Magazine/Tourisme/070130_+Beaute+Demence+Bruges
https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_le_Beau et https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Ire_d%27Espagne


Imprimé depuis Cafeduweb - Arts (http://arts.cafeduweb.com/lire/10754-beaute-demence-a-bruges.html)