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The Painted Veil, de John Curran

Le choléra peut-il sauver la peste ?

Peu intéressée à ce que fait son époux, la jeune femme se nourrit de fantasmes sur l’amour et la vie. Suivant son époux à Shanghai, elle y tombe follement amoureuse d’un diplomate, habitué à courir le jupon. Son époux ayant découvert l’infidélité de sa femme, il ne lui laisse qu’une alternative : le...

... suivre dans un village où l’on a besoin d’un médecin bactériologiste et où règne le choléra, ou alors ils divorceront à ses torts à elle, citant l’amant comme témoin.
Dans cette société soucieuse du qu’en dira-t-on, la jeune n’a pas le choix d’autant plus que Townsend, son amant, lui a bien fait comprendre qu’il est hors de question pour lui de divorcer.

Dans le village perdu de la montagne, ils font la connaisance d’un Anglais plutôt sympathique, Waddington, qui a tôt fait comprendre que ce couple n’est guère heureux. L’amertume et le silence sont tombés sur Kitty et Walter comme une chappe de plomb ; ils sont tous deux murés dans leur incompréhension de l’autre dans une Chine en pleine mutation, où le choléra n’est pas le seul ennemi.
Les Nationalistes chinois ont peu de sympathie pour les Blancs et les mesures du médecin afin d’enrayer l’épidémie ne le rendent guère populaire. Au dispensaire, Kitty a fait la connaissance de la Mère Supérieure et ses quelques religieuses dévouées ; petit à petit, la jeune femme va sortir de son égoïsme et tenter de se rapprocher de son époux, muré dans sa froideur.

Drame psychologique tiré d’un roman de Somerset Maughan, « The Painted Veil » contient la plupart des ingrédients chers à cet auteur, à savoir l’incompréhension dans un couple, la superficialité et l’égoïsme des femmes, leur promptitude à trahir les liens du mariage.

Le film est très conventionnel, l’histoire étant sans grande originalité, contrairement au film « The Letter » de William Wyler, filmé en noir & blanc, et qui fut nominé aux Oscars pour la qualité de la photographie et le jeu fantastique de Bette Davis et qui était lui aussi tiré d\\\\\\\'un roman du même Maughan.

Cependant, le couple formé par Edward Norton et Naomi Watts est très crédible ; Norton, excellent acteur comme d’habitude, est touchant en homme amoureux mais maladroit, ensuite blessé et muré dans son amertume. Naomi Watts joue gentiment le rôle de l’épouse fribole, tentant de se racheter tant bien que mal. Ensemble, ils forment un couple déchiré très crédible.

Celui qui selon moi est le personnage le plus intéressant de cette histoire est Waddington, interprété avec talent par Toby Jones. L’amant cynique, soucieux de sa seule réputation est interprété par Liev Schreiber ; dans le rôle de la Mère Supérieure on retrouve l’excellente Diana Riggs (Emma « Bottes de cuir » Peel), très belle malgré les années et sans aucun maquillage.

Costumes et décors sont bien étudiés, les paysages chinois sont superbes.
Les célèbres « Gymnopédies » d’Eric Satie forment le thème musical récurrent du film y ajoutant leurs notes mélancoliques.


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