Cinéma (+ PLUS)

10 et demi

Tommy (Robert Naylor) est un garçon de 10 et demi laissé à lui-même et fini par être placé au « Tremplin » un centre de réhabilitation pour jeunes délinquants. Enfant n’ayant jamais été cadré, Tommy réagit très mal aux règles de vie du centre et s’oppose farouchement à l'autorité.

Il ne communique qu'à travers de crises colériques de plus en plus violentes. Son éducateur, Gilles (Claude Legault), se sent bien peu armé pour aider Tommy, mais pour lui, il n'est pas question d'abandonner. Irrémédiablement il cherche à percer la cause de la colère et de la souffrance du gamin.







En lisant le titre du film, j’ai immédiatement pensé au film de Richard Berry « Moi César, 10 ans 1/2, 1,39 m ». Soyons clair tout de suite, ces deux œuvres n’ont absolument rien en commun si ce n’est l’âge du personnage central.

Ce film Québecois réalisé par Podz (Daniel Grou) est un film fort et dérangeant. Dès les premières images on est dans le feu de l’action via une scène plutôt dure et explicite avec un enfant qui ne nous apparaît pas vraiment sympathique, mais très vite l’empathie prend le dessus et on a envie de lui dire qu’on l’aime, qu’il n’est pas seul.

Si Tommy est violent, son père l’est tout autant et même plus, non pas physiquement mais par son refus de s’impliquer, ne serait-ce qu’un minimum. Ce refus, tout en douceur, est pour moi l ‘élément le plus violent et le plus dur de ce film. Certains ne méritent pas d’avoir des enfants !

A l’inverse, l’équipe éducative apparaît comme quasi héroïque, à se demander si cela est bien réel. Particulièrement les « gros bras » chargé de maitriser les jeunes « en crise » qui agissent dans une espèce de sérénité absolue, sans le moindre geste violent, sans blesser les gamins. Personnellement j’aurai eu du mal à me retenir de leur envoyer une paire de claques.

Dans le difficile et délicat rôle de Tommy, Robert Naylor joue juste quand il aurait été si facile d’en faire des tonnes. C’est une révélation, j’espère qu’on le reverra sur les écrans dans d’autres emplois.

Si dans l’ensemble est très bien réalisé, il y a cependant quelques scènes qui tombent à plat, du style sa rencontre avec un présumé pédophile, mais on oublie vite ces séquences peu inspirées. Réalisé en 2010, ce film a été primé au festival de Mannheim.


Bande annonce



Sur le plateau





Tekiro


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