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Stage Beauty, de Richard Eyre

STAGE BEAUTY

De Richard Eyre

Au 17ème siècle, les rôles féminins ne pouvaient en aucun cas être interprétés par des femmes sous peine de mort, aussi de très gracieux jeunes hommes étaient la coqueluche du théâtre. Edward (Ned) Kynaston était l’un d’entre eux, l’un des plus connus et des plus adulés. Aux dires de Samuel Pepys : « il n’y...

... eut jamais plus belle femme sur scène que Ned Kynaston ». Mais tout le monde le sait, les rois sont des êtres capricieux, d’humeur changeante, ayant toujours envie de nouveauté et d’être amusés ; c’est pourquoi un jour d’ennui, Charles II (le roi aux petits chiens, connu sous le nom de « Merry Monarch ») décide d’annuler le fameux décret émis par son père et d’autoriser les femmes à se produire sur la scène théâtrale. Après tout, les Français le faisaient bien, donc …

Pour Ned Kynaston, ce nouveau décret signifie la fin non seulement de sa carrière mais de sa vie même, que sait il faire d’autre qu’interpréter des rôles féminins ? Pour comble de malheur, sa charmante costumière, Maria, connaît tous ses rôles, surtout celui de Desdemone, aussi sera-t-elle désormais l’interprète principale dans la troupe de Betterton. Pour Ned la descente aux enfers a commencé mais c’est compter sans l’amour de la petite costumière bien consciente de son piètre talent. Au fond elle ne joue pas Desdémone, elle singe Ned. Elle va donc tout mettre en œuvre pour restaurer la confiance en soi perdue par l’ancien acteur et également tenter de lui rendre la faveur de la cour et des courtisans, prompts à retourner leur veste.

Billy Crudup est un très sensible Kynaston, perdu dans ses tourments lorsque la gloire le quitte. Qu’est il vraiment ? un être hybride, ni tout à fait homme, ni certainement tout à fait femme. Il ne doute pas vraiment de son talent, mais il ne lui sert plus, jusqu’à ce qu’il comprenne enfin que d’autres routes s’offrent à lui. Claire Danes est une charmante costumière devenue actrice, dont le talent sera révélé sur scène grâce à l’homme qu’elle aima en secret, dont elle fit le malheur mais qu’elle restaurera avec panache. On retrouve avec délices Rupert Everett en King Charles II et Tom Wilkinson en directeur de compagnie théâtrale. Le monde du théâtre, de la cour, des courtisans est joliment dépeint, comme une pièce de théâtre. Beaucoup d’acteurs connus dans les rôles secondaires. Il est toutefois amusant de constater que les deux acteurs principaux du film sont Américains, mais leur accent est plus british que nature ! La scène finale du film vaut réellement le détour, bref un film britannique avec l’histoire en toile de fond mais sans effets spéciaux, défendu par une pléiade d’excellents comédiens, dont on ne parle quasi pas et pourtant… un délice pour les amateurs de théâtre. Le metteur en scène, Richard Eyre, est celui qui nous a également apporté le merveilleux Iris (hommage à Iris Murdoch.)

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