L'homme qui nous avait offert le charmant "Pane e Tulipani" remet ça avec l'adorable "Agata e la tempesta", une histoire légèrement décalée de la réalité, mais quel bol d’air frais ! On sort d’avoir vu « Agata… » avec un sentiment de chaleur au cœur. Le film est parfait pour les romantiques, les humoristes et même un peu aussi pour les...
... cyniques. C’est une histoire remplie de multiples petits détails à ne pas rater, comme les poupées russes où l’une cache l’autre.
Agata, jolie librairie de quelques quarante années, a un amant plus jeune qu'elle, marié, mais ce n'est pas pour l'instant son souci majeur; par contre, son frère, marié à une célèbre psy (vendant sa psychologie à six sous à la télé) vient de découvrir qu'il a été adopté et décide remettre toute sa vie en question.
Il part donc à la recherche de ses racines, quittant sa psy hystérique, retrouvant son demi-frère et la poule de compagnie (une vraie, qui pond des œufs) que lui a légué sa mère biologique. Ce demi-frère, Romeo, un homme jovial marié à une femme merveilleuse mais paralysée, a un rêve qui est d’ouvrir un ranch à truites et puisque Gustavo est architecte, quelle excellente association cela pourra donner.
De plus, Agata trouve l’idée géniale, ajoutant qu’une librairie serait la bienvenue dans le projet. Vient se joindre à eux une sympathique bourgmestre suédoise, bien décidée à conquérir l’architecte.
Romeo n’est pas un modèle de fidélité, pourtant il adore son épouse qui le lui rend bien, bien qu’elle soit au courant de ses infidélités passagères. Pendant ce temps, Agata découvre quelque chose qui la perturbe profondément : chaque fois qu’elle est énervée, les lampes s’éteignent, elle provoque des courts-circuits …
Là s’arrête le compte-rendu, car trop parler d’ « Agata e la Tempesta » serait le desservir ; l’histoire est tendre, drôle et doit se déguster feuille à feuille comme un artichaut.
C’est la jolie Licia Maglietta qui interprète Agata, le pivot autour duquel tourne tous les personnages comme dans « Pane e Tulipani » ; elle est absolument parfaite, exprimant parfois seulement avec les yeux ou une petite moue plus de sentiments que dans un long discours. Romeo est interprété par un autre acteur fétiche de Silvio Soldini, à savoir Giuseppe Battiston, parfait en jeune représentant de fripes, aux rêves de grandeur, amoureux de toutes les femmes en général et de la sienne en particulier.
A côté d’eux, tous les autres acteurs sont tour à tour drôles, tendres, gentils, exaspérants et sympathiques. Comme dans toutes les histoires italiennes, le rire et les larmes sont parfaitement entrecroisés, croyez-moi il y a des jours où c’est un bonheur d’être cinéphile.
Courez voir « Agata », vous sortirez de là plus gai, plus léger, comme après avoir bu un peu trop de spumante.