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Tourneuse de pages (La), de Didier Dercourt

Que feriez-vous si quelqu’un – sans mauvaise intention – vous bousillait un important examen ? Vengeance ? Pardon ?

Pour la jeune Mélanie la question ne se posera pas, sa vengeance sera implacablement calculée.



Agée d’une dizaine d’années, Mélanie, enfant sérieuse, est particulièrement douée pour le piano et se prépare à l’examen...

... le plus important de sa vie, celui qui doit lui ouvrir les portes du conservatoire. Parmi les membres du jury, une pianiste célèbre qui sans réfléchir un seul instant perturbe involontairement le jeu de la petite fille. Déconcentrée, celle-ci n’arrive pas à terminer correctement le morceau et est recalée. Elle ne touchera plus jamais à son piano, mais au vu de sa réaction après l’échec au conservatoire, on se doute bien qu’elle ne va pas en rester là.



Une dizaine d’années plus tard, Mélanie est devenue stagiaire dans un grans bureau d’avocats ; le patron ayant besoin de quelqu’un pour aider veiller sur son fils pendant les vacances, elle se met subtilement sur son chemin. Arrivée au domaine des Fouchécourt, on comprend déjà ses intentions car Madame Fouchécourt n’est autre que la membre du jury qui a agi avec désinvolture et provoqué son échec.



Se rendant compte que Mélanie est douée pour la musique, mais toujours sans savoir aucunement qui elle est, elle l’engage comme « tourneuse de pages » ; ses nerfs étant assez fragiles, elle apprécie la présence calme et sereine de cette jeune fille aux grands yeux et au sourire de Joconde qui s’est insidieusement introduite dans sa vie.



Rarement héroïne de cinéma fut-elle plus inquiétante et méchante que cette charmante personne au visage de madone ; Deborah François qui fit, paraît-il des débuts remarqués dans « L‘Enfant » des Belges Dardenne, ressemble ici à un personnage sorti tout droit d’un film d’Hitchcock. Elle porte tout le film sur ses jolies épaules et c’est une grande performance.



Catherine Frot est la fragile Ariane Fouchécourt, qui bouleversa involontairement la vie de Mélanie et qui verra la sienne tout aussi saccagée. Son époux est interprété par Pascal Greggory qui a déjà été donné des prestations plus convaincantes en tant qu’acteur.

Leur fils Tristan est interprété par le jeune Antoine Martynchiow, pas très convaincant non plus, bien moins en tout cas que la jeune Julie Richalet en Mélanie enfant.



Quant aux deux autres concertistes partie du trio d’Ariane, il s’agit Clotilde Mollet, en amie préoccupée qui se méfie de Mélanie, et Xavier De Guillebon interprétant un violoncelliste aux mains un peu trop baladeuses et qui en subira les conséquences !



Un film donc où le mal, la méchanceté sont simplement suggérés, devinés par le spectateur, sans que le sang ne coule, ce qui est assez rare dans les thrillers cinématographiques actuels.

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