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Bobby, d'Emilio Estevez

Hommage made in Hollywood à Robert Kennedy

Dans l’hôtel chacun vit sa vie en marge de l’événement : l’ancien portier à la retraite, qui ne peut se passer de l’endroit auquel il a consacré toute sa vie ; le directeur de l’hôtel et son épouse, conseillère esthétique de la clientèle féminine ; la chanteuse alcoolique ; un jeune couple...

... désireux de se marier afin d’éviter le Vietnam au jeune homme ; deux jeunes gars en quête de paradis artificiels ; un chef d’intendance, raciste et une vie dans les cuisines, où Noirs et Mexicains tiennent des propos racistes les uns vis-à-vis des autres ; un agent de change et son épouse névrosée, accroc au shopping, etc.

Mosaïque de vie de 22 personnages, en marge d’un événement qui fit basculer les Etats-Unis, tous formidablement interprétés. Difficile de les nommer tous, mais il y a le toujours excellent William H. Macy en directeur ; Sharon Stone joue avec maestra son épouse au look de Barbie sur le retour ; la chanteuse alcolo est interprétée par Demi Moore, excellente elle aussi. Dans le rôle du jeune couple, on trouve Lindsay Lohan et Elijah Wood. L’ancien portier est Anthony Hopkins, engagé dans des parties d’échecs avec Harry Belafonte (oui, chanteur de calypso et acteur de « Mon île au soleil »). L’agent de change est le papa d’Estevez, à savoir Martin Sheen et son épouse est Helen Hunt. Ces rôles, plus quelques autres, m’ont semblé quelque peu inutiles, mais il s’agissait de représenter toutes les personnes qui furent concernées de près ou de loin par l’événement.

Costumes, ambiance, musique et décors de l’époque sont fort bien respectés.

Bien que fort hollywoodien dans sa réalisation, je pense que la démarche du réalisateur est honnête, il a voulu reconstituer un moment d’histoire, que ceux qui sont nés avant 68 ont connu.

Emilio Estevez a voulu par ce biais faire passer le message sur ses convictions progressistes et je trouve que c’est tout à son honneur ; après tout le cinéma est aussi un moyen qui peut – même par le biais d’une fiction – faire réfléchir, nous l’avons déjà vu à plusieurs reprises, et notamment récemment avec « Syriana ». Et le cinéma a aussi bien besoin de gens sincères défendant leurs convictions.

Estevez a porté cette histoire pendant six ans, ce projet était sa passion. Il veut par ce biais montrer à quel point le débat politique actuel aux Etats-Unis est inexistant et bien que le scénario ait été écrit bien avant le 11 septembre et la guerre en Irak, il s’avère que finalement le discours du film est totalement pertinent.

Bobby Kennedy est la vraie star du film, c’était – je pense - un homme honnête, qui s’était engagé contre le crime, contre le racisme, contre la pauvreté, pour l’écologie. La haine l’a rattrapé. En 1968 j’avais 16 ans, je croyais que j’allais pouvoir aider à changer le monde et lorsque je vois ce qu’il devient, je suis triste car je me demande ce que sont mes idéaux devenus.

Même si ce film est hollywoodien dans sa démarche, j’ai envie de le soutenir pour ce qu’il raconte, pour le courage et la générosité des convictions de son réalisateur.

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