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Memento, une philosophie de l'identité

Memento est un film américain, réalisé par Christopher Nolan. Nolan est l’un des réalisateurs les plus philosophiques du cinéma contemporain. De The Following à Inception, les films de Nolan pose autant de questions philosophiques comme fils conducteurs. A ce titre, Memento traite du rapport entre identité et mémoire. Locke et Hume auraient sans doute aimé, ou du moins apprécié le traitement filmographique de ce thème philosophique.

Analyse de Memento

Suite à un cambriolage dans laquelle son épouse a été tuée, Leonard Shelby souffre d’amnésie antérograde (trouble de la mémoire qui se caractérise par une incapacité à retenir de nouveaux souvenirs à long terme, ou dit plus simplement, absence de mémoire à court terme). Leonard est ainsi condamné à se tatouer les éléments factuels de la vie quotidienne pour s’en souvenir. Malgré son handicap mémoriel, Leonard Shelby enquête sur le meurtre pour satisfaire son désir de vengeance.

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Cette enquête est en réalité une enquête sur lui-même : Leonard cherche à se saisir, ou plutôt à se ressaisir, afin de récupérer son identité perdue. Leonard refuse d’admettre qu’il ne sait pas qui il est : il ne fait pas sienne la thèse de Hume, selon laquelle le moi est une illusion, une simple collection d’impressions. Au contraire, Locke fondait l’identité personnelle sur la permanence du moi. Au fond, Nolan met le spectateur en position de démiurge : c’est en effet le spectateur qui, lui, est doté de mémoire, qui crée et maintient l’identité de Léonard Shelby. L’identité personnelle semble ainsi être une création d’autrui (« autrui me confère un dehors, une nature » comme dirait Sartre) : l’identité serait alors toujours une identité du « il » et non du « je », une identité à la « troisième personne».

On apprend que la cause réelle de l’amnésie de Leonard provient du refoulement de sa responsabilité. Il a tué sa femme accidentellement. Il ne le supporte pas et cherche à en fuir les conséquences morales. Or, pour imputer un acte, il faut une personne. Donc, si je n’existe plus, comment pourrais-je être tenu pour responsable ? Kant fonde d’ailleurs la moralité sur la liberté, laquelle fonde elle-même la responsabilité.

Memento apparaît comme une réflexion brillante sur l’identité, la responsabilité et la mémoire.

Citations de Memento

– “Les souvenirs sont malléables, ce sont des interprétations, rien de plus. Ils ne mesurent pas la réalité.». (Leonard Shelby)

– “Leonard Shelby: Leonard Shelby, je suis de San Francisco..

Teddy: C’est qui vous étiez. Ce n’est pas ce que vous êtes devenu ”

– «Je dois croire en un monde en dehors de mon esprit, je dois croire que mes actions ont toujours un sens, même si je ne m’en souviens pas. Je dois croire que quand mes yeux sont fermés, le monde est toujours là… »

– “Il a tué ma femme. Il a volé ma mémoire. Il a détruit ma capacité à vivre…”




Source : https://la-philosophie.com

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