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Closer, de Mike Nichols

Adapté de la pièce de théâtre de Patrick Marber, auteur du scenario --



Woody Allen nous a un jour offert « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, sans oser le demander ». Mike Nichols nous propose lui d’oublier tout ce que nous avons « toujours pensé connaître de l’amour sans vraiment le savoir ».



Dans ce...

... chassé-croisé sentimentalo-pervers, dont Jude Law est l’élément catalyseur, deux hommes et deux femmes vont se rencontrer se quitter, passer de l’un à l’autre et se faire souffrir dans un ballet dont l’issue est dramatique.



Mike Nichols est l’homme qui offrit à au couple Taylor/ Burton l’un de ses meilleurs rôles au cinéma, avec « Qui a peur de Virginia Woolf ? ». C’est grâce à lui que Dustin « The Graduate » Hoffman fut adopté par le public. Il aime les histoires où les couples n’ont pas des relations faciles. La pièce de Marber, cette sorte de quatuor d’amour pervers, ne pouvait que l’attirer. D’autant plus que depuis « Primary Colors », qui était pourtant une bonne petite satyre sur la façon de se compoter d’un président US et dont le succès fut mitigé, il ne nous avait plus rien donné à nous mettre sous nos dents de cinéphiles.

Mike Nichols aime donner des rôles puissants aux femmes. Souvenons-nous d’Anne Bancroft, en sulfureuse Mrs. Robinson ou de Meryl Streep et Cher émouvantes dans « Silkwood ».



Grâce à lui, Julia Roberts a l’occasion de prouver une fois encore qu’à côté de comédies légères comme « Ocean’s Eleven ou Twelve », elle est capable de vrais grands rôles, ainsi que la mignonne Natalie Portman qui confirme ici le talent que l’on avait déjà découvert dans « Anywhere but here ».



Pour ce qui est des hommes, Clive Owen est aussi séduisant en costar qu’en jupette antique du Roi Arthur et il est un Larry plutôt émouvant par instant; quant à Jude Law c’est l’actuel « beau gosse » du cinéma, on le voit partout et tout le temps, et malgré son grand talent, cela devient un peu « too much » pour moi.



L’histoire est cérébrale à souhait, froide, les sentiments y sont souvent figés à cause de la soi-disant honnêteté dont les protagonistes font soi-disant preuve les uns vis à vis des autres, mais d’une manière qui ne peut que blesser les autres. Ces quatre personnages, très beaux extérieurement, sont durs au fond d’eux, Dan surtout (Jude Law) est égoïste, amoral, agressif. Mais les femmes ne sont pas non plus des victimes innocentes. Le film est une critique acerbe du comportement humain, pour qui les jeux et échanges pervers, cyniques, derrière une façade raffinée sont plus importants que les sentiments.

Le temps, comme les relations, est distendu également – le spectateur voyage dans un espace de quatre années ; l’histoire ne tient pas compte des esprits bien pensants ni de la censure ; il ne s’agit pas ici d’espérer un « happy end » hollywoodien ; une morale – si morale il y a – est qu’il faut réfléchir à deux fois avant de jouer avec les sentiments et les corps.

Mais c’est le film à voir toutes affaires cessantes.

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