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L'un reste, l'autre part, de Claude Berri

Deux hommes, Daniel et Alain, aiment leurs épouses et pourtant l’un va tomber amoureux de la charmante Judith et tout quitter pour elle ; l’autre, nettement plus veule, va continuer à vivre auprès de sa non moins charmante légitime, Fanny, mais ne pas cesser de la tromper.

Lorsque Daniel, remarié à Isabelle, apprend l’accident qui laissera le...

... fils né d’un premier mariage paraplégique, il est bien évidemment écrasé de douleur et c’est dans ce contexte douloureux qu’il rencontre Judith, attendrie par cet homme qui n’hésite pas à pleurer. Des liens tendres vont se nouer entre eux, mais Judith n’accepte pas les compromis et ne peut supporter d’être la « femme dans l’ombre ». Daniel devra choisir, ce qui sera un choix très pénible car il n’a pas nécessairement cesser d’aimer Isabelle, ni le fils qu’ils ont eu ensemble. Seulement ils sont mariés depuis si longtemps…

Quant à Alain, il est un monument de lâcheté tant vis à vis de Fanny, sa ravissante et compréhensive épouse, que vis à vis de sa jolie maîtresse. Fanny malheureusement est flanquée d’une sœur absolument odieuse, qui lui monte systématiquement la tête contre son époux que pourtant elle, Fanny, aime tendrement au point de lui passer tous ses caprices, même celui d’aller s’enfermer temporairement dans une « maison de repos » parce qu’il n’en peut plus.

Dans le rôle d’Alain, on a à faire à du grand ARDITI ; il est absolument formidable dans cette interprétation du menteur qui n’en sort plus très bien dans sa situation de menteur chevronné. On retrouve là le même Pierre Arditi que dans « Vanille-Fraise » où là aussi il trompait éhontément son épouse et était d’une mauvaise foi crasse.
Dans le rôle de Fanny, Nathalie Baye est parfaite, elle est drôle et tendre à souhait. Daniel Auteuil n’est pas mal dans le rôle de Daniel, mais sans plus. C’est Charlotte Gainsbourg interprétant Judith qui est la plus crédible et la plus émouvante dans la partie sérieuse de ce « vaudeville ».

Après la valse-hésitation des sentiments à la manière anglo-saxonne, voici les chassés-croisés sentimentaux à la manière française et l’on se retrouve bien vite dans un scénario à la Feydeau.
Alors que le film de Mike Nichols était parfaitement crédible bien que les situations et les personnages soient assez exceptionnels, comment se fait-il que l’on n’ait pas un sentiment de crédibilité pour des personnages nettement plus communs ? Enfin, quand je dis « commun » c’est dans le sens le plus large, car les deux protagonistes principaux du film de Claude Berri ne sont pas exactement des « messieurs-tout-le-monde », puisque l’un est architecte d’intérieur, l’autre propriétaire d’une galerie d’art africain.



Je n’ai pu m’empêcher de trouver ce film profondément artificiel, surtout et c’est le plus grave à mes yeux, la vie de Daniel qui doit faire face à la pire chose qui puisse arriver à un parent : un accident qui a failli coûter la vie à son enfant. Quand on sait que Claude Berri a perdu un fils, on se surprend un peu ai côté artificiel de ce personnage qui aurait dû être nettement plus profond.

En tout cas, le couple Arditi/Baye sauve le film de bout en bout et je n’oublie pas la mention spéciale à Noémie Lvovsky qui interprète Nicole, la belle-sœur odieuse de Pierre. C’est un régal. On notera aussi la présence de Miou-Miou, un peu débousolée dans le rôle de la première épouse de Daniel.



Ah et une dernière chose négative, je n’aime pas le style de sketches de Michael Youn, dont le film nous offre un aperçu, mais ça c’est une simple question de goût personnel qui n’engage que moi, qui n'ai jamais été une grande adepte de la vulgarité.

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