Après vingt ans de bons et loyaux services, Juan (Coco) Villegas, mécanicien dans une station service, a perdu son emploi dès que la station a été vendue. A 52 ans, retrouver un emploi en Patagonie, dans une région où même les jeunes ne trouvent rien, il n’a pas encore eu l’occasion de se recycler. En attendant, pour subsister, il vend les...
... couteaux qu’il fabrique mais dont le prix est trop élevé pour ceux à qui il s’adresse. Il n’est pas seul à être pauvre hélas. Un jour, une dame âgée désireuse de revendre la voiture de son époux décédé, lui demande de retaper l’auto ; n’ayant pas de quoi le payer, elle lui propose son chien, un dogue de Patagonie, pure race, à pédigré. Le brave homme est réticent cependant il accepte le chien et les voilà dans un road-movie à travers les plateaux de Patagonie. Son chemin croise celui de Walter qui a vite flairé la bonne affaire avec ce chien et son naïf de maître ; il va pousser Coco à présenter Lechien à un concours d’où il sort troisième, très honorable pour un début et le brave homme se prend à rêver de devenir éleveur, de présenter son chien à d’autres concours. La chance cependant est une maîtresse cruelle et volage ; elle change très vite de camp.
« El Perro » est un joli conte, sur les rêves qui peuvent parfois devenir des cauchemars ; sur les rêves des petites gens qui aimeraient tellement pouvoir s’en sortir honnêtement ; sur ceux qui croient à l’amitié et se font parfois gruger. C’est joué avec sensibilité, mais pas de sensiblerie, c’est toujours juste. « El Perro » est un conte cruel, tel que la vie en réserve parfois . Les prises de vue, les couleurs, tout est naturel, on est loin des machines hollywoodiennes, ou même françaises.
Sorin qui avait déjà réalisé « Histories minimas », nous montre une Argentine plus vraie que nature, sans aucun artifice. Mention spéciale au chien ; en général je préfère les chats, mais ça c’est une autre histoire.