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Upside of anger (The), de Mike Binder

Mère de quatre grandes filles, épouse comblée – du moins le croyait-elle, Terry se retrouve seule du jour au lendemain, convaincue que son époux s’est taillé en Suède avec sa secrétaire. Submergée d’une rage sans précédent, elle est incapable de gérer sa colère, se réfugie dans l’apitoiement de soi et dans l’alcool au désarroi de ses filles peu...

... habituées à ce que leur mère perde ainsi pied.



L’aînée qui s’entend très mal avec sa mère, résout le problème lorsque recommence la rentrée universitaire ; la seconde n’a plus du tout l’intention de faire des études et toutes les crises de rage de sa mère n’y feront rien, elle veut travailler. La troisième, la plus délicate et sensible, ne rêve que d’une chose, être danseuse ; c’est compter sans sa mère qui a en a décidé autrement, quant à la cadette, plutôt philosophe, elle a 15 ans, fume en cachette et tombe amoureuse. Bref une famille presque comme les autres, où il faut tout gérer en même temps, même lorsque la pire des tuiles vous tombe dessus.



Là dedans débarque Dennis, l’ancien champion de baseball et meilleur ami du fugueur, glandeur par excellence et picolant pas mal lui aussi ; il tombe des nues lorsqu’il apprend ce qui se passe chez ses amis, mais va rapidement s’incruster dans cette ambiance familiale qu’il ne connaît pas ; Terry et lui vont donc noyer de concert leurs déboires, sentimentaux pour l’une, professionnels pour l’autre. Bien sûr il va profiter de l’occasion pour faire la cour à Terry.



Entretemps il procure un job d’assistante de production à la radio privée où il travaille en qualité de commentateur supposé sportif, mais plutôt empêcheur de tourner en rond au grand dam de son copain patron de la chaîne. Celui-ci va immédiatement tomber amoureux de la jeunette et entamer une relation avec elle, ce qui ajoutera aux récriminations de la mère évidemment.
Lorsqu’Emily, qui ne rêve que de danse et d’avoir des nouvelles de son père, tombe sérieusement malade pour capter enfin l’attention de son égoïste mère, Terry va comprendre qu’il est temps de se ressaisir et d’aborder la vie sous un angle neuf ; après tout, elle a suffisamment de circonstances où elle n’a pas hésité à se montrer sous son pire jour, elle qui était une femme gentille et compréhensive.
Cette petite comédie dramatique, typiquement américaine, vaut surtout pour le jeu des acteurs, tant principaux que secondaires.



Mike Binder s’est accordé le rôle de Shep, patron de chaîne radio, amateur de tendrons et a donné à Kevin Costner l’un des rôles les plus sympas de sa carrière ; dans le rôle du joueur de base ball « has been », peu désireux d’utiliser son célèbre nom pour faire des sous, tombant progressivement amoureux de cette femme en plein désarroi, entourée de filles tour à tour pestes ou sympathisantes, il est tout simplement épatant. Il est tendre, bourru, drôle, vulnérable. Pas vraiment à son avantage avec son petit ventre sous le t-shirt pas soigné ! Et pourtant, qu’est ce qu’il est séduisant !
On sent bien que l’alchimie entre lui et Joan Allen dans le rôle de Terry fonctionne à la perfection.



Quant à Joan Allen, qui fut une magnifique Elisabeth Proctor dans « The Crucilble », jouant régulièrement des rôles où elle ressemble à une icône de papier glacé, elle est époustouflante en épouse délaissée, malheureuse à en devenir méchante. Alors qu’on lui a toujours donné des rôle d’une élégance superbe, elle se promène ici la plupart du temps en chemise de nuit, picolant sec et passant ses crises de colère sur ses filles dont elle ne s’occupe même plus au risque de les perdre complètement. Celles-ci sont interprétées avec humour par de très sympathiques jeunes comédiennes.



L’histoire s’étale sur trois années de leur existence, passage temporel dont on se rend compte par les saisons ou les périodes scolaires, mais cette situation n’est pas toujours très claire. Tout comme n’est pas clair du tout et c’est là toute l’invraisemblance de l’histoire, le fait que Terry préfère râler, se réfugier dans la boisson et s’apitoyer sur elle-même plutôt que de tenter de faire rechercher son époux disparu ; elle est tellement persuadée qu’il a levé le pied avec sa secrétaire qu’elle n’imagine même pas autre chose, comme un accident ou autre.



Mais si on accepte de faire abstraction de ce défaut dans le scénario, qui réserve quand même une surprise finale, on marche à fond grâce aux dialogues et aux situations cocasses.

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