Laurent est vérérinaire et a eu un dégât des eaux ; Claire est agent d’assurances, déléguée aux sinistres. Ils se rencontrent lors de la déclaration et de l’expertise des travaux. Claire, lisse, mène une vie calme, simple auprès d’un mari aimant et d’une petite fille ; elle se sent étrangement attirée par ce type un peu étrange, dragueur qui garde...
... à la fois ses distances tout en la pourchassant. Et pendant ce temps un tueur en série sévit dans la banlieue lilloise, tuant les jeunes femmes au scalpel, un scalpel comme celui que Laurent garde dans sa poche d’ailleurs. Lorsqu’elle le découvre, Claire prend peur, le doute envahit son esprit, elle fuit Laurent qui tente de la retrouver. Un suspect se fait arrêter, ce qui calme les affres de la jeune femme, jusqu’à la mort de sa meilleure amie.
Dans un interview récent, Benoït Poelvoorde disait en avoir assez de jouer les bouffons, qu’il était temps pour lui de passer à autre chose, opinion que je partage totalement.
Comme tout grand comique, il avait envie de prouver qu’il pouvait jouer autrement. Son pari est réussi ; il est extrêmement troublant et émouvant dans le rôle de cet homme dont la vie cache une part sombre. Il a face à lui une Isabelle Carré excellente, troublée malgré elle, attirée par ce personnage si loin de tout ce que sa vie lui apporte de sécurisant.
Comment ne pas penser au « Boucher » de Claude Chabrol, tant le scénario louche vers le même style d’histoire. Et c’est à mes yeux la faiblesse de ce film. La ville de Lille offre ses décors de nuits, de Noël en toile de fond, mais elle n’a pas vraiment l’intensité que les critiques lui ont trouvé.
Bref pari tenu pour Poelvoorde et son virage sérieux, mais sans plus.