Victor Van Dort est un jeune homme timide, timoré, maladroit, rêveur qui espère trouver l’amour de sa vie. Victoria Everglot est jolie et espère aussi se marier par amour.
Pas de chance pour eux, leurs parents respectifs ont décidé de les marier : les Van Dort, propriétaires d’une poissonnerie, nouveaux riches veulent faire leur entrée...
... dans le monde. Les Everglot, qui les méprisent pour leur médiocre naissance, ont besoin de leur fortune pour éviter la misère totale.
Leurs enfants n’ont donc guère le choix, pourtant lors de leur première rencontre, la seule avant le mariage d’ailleurs, Victor et Victoria sont fortement attirés l’un par l’autre. Malheureusement le jeune homme, sous le coup de l’émotion et un peu apeuré, s’emmêle les pinceaux et n’arrive pas à prononcer les vœux de mariage ; il fuit vers le cimetière local, où il répète encore et encore la phrase jusqu’à la dire correctement et c’est là que son univers bascule. Un joli squelette féminin en robe de mariée lui apparaît, portant son anneau de mariage et elle se déclare mariée à lui, l’entraînant dans le « monde d’en bas» !
Affolement du jeune homme qui se sent encore très vivant et qui, du coup, veut épouser la douce Victoria ; celle-ci est partie à sa recherche mais ses parents la rattrapent et la séquestrent en raison de la honte qu’elle leur a attiré. Elle est convoitée par un certain Lord Barkis qui promet de l’épouser au jour même des noces prévues avec Victor qui tente par tous les moyens de revoir sa douce amie et malgré le chagrin que lui cause la situation, Emily la jolie petite morte décide d’aider les amoureux à déjouer les plans de l’odieux Barkis.
Quoique vous fassiez pour l’instant, laissez tomber et courrez au ciné voir ce nouveau petit bijou que nous offre Tim Burton, le cinéaste de l’imaginaire.
D’ »Edward Scissorhands » à « Big Fish » en passant par « Batman » « Ed Wood » et « Beetlejuice », sans oublier « Charlie and the Chocolate Factory », voilà des années qu’il nous régale de contes faisant appel à notre imagination.
« Corpse Bride » n’est pas du tout une resucée de « The Nightmare before Christmas », c’est au contraire une histoire charmante, d’une drôlerie que ne dénigrerait pas le dessinateur Cauvin et son sympathique fossoyeur « Pierre Tombal ».
La technique des marionnettes est époustouflante ; elles sont dessinées avec ingéniosité et originalité. Lorsque nous sommes dans le monde des vivants, nous nous trouvons dans un univers gris, morose, compassé. Dès que nous entrons dans « le monde d’en bas », les couleurs sont éclatantes, la musique retentit.
Je pensais que le style comédie musicale serait un bémol (… désolée, je n’ai pu m’empêcher ce facile jeu de mots), au contraire je vous recommande le « bœuf » des squelettes ! un régal de bonne humeur. La musique de Danny Elfman est endiablée à souhait.
Qui dira après cela que la mort est triste ?
Les voix complètent parfaitement ce charmant film d’animation, digne d’un roman « gothique » - le scénario fait penser aux romans de Wilkie Collins ou Charles Dickens.
On reconnaît avec plaisir Christopher Lee dans le rôle du pasteur devant marier les tourtereaux ; Burton a évidemment fait appel à son complice de plusieurs films, Johnny Depp pour interpréter Victor et Madame Tim Burton, alias Helena Bonham-Carter prête sa voix à la jolie morte. Emily Watson interprète gentiment Victoria. Albert Finney, Joanna Lumley ainsi que Richard Grant participent aussi à la distribution. Mais les personnages « humains » ne sont pas les seules vedettes de l’histoire, les habitants du « monde d’en bas » sont savoureux à souhait et éclipsent réellement le « monde d’en haut ».
Un vrai petit bijou de saison, tendre, bourré d'humour et d'émotion.