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Casanova, de Lasse Halström

Son nom, comme celui de Don Juan, est entré dans la légende comme l’un des plus grands séducteurs de l’histoire. Séduire et puis s’enfuir , telle aurait pu être leur devise.




Giacomo Casanova était un bel esprit, coqueluche des salons, cauchemar des maris et des pères de famille, volant d’un seul sourire et d’un compliment...

... joliment tourné le cœur des femmes qu’il quitte au petit matin, le visage masqué. Mais tout séducteur finit un jour par rencontrer l’échec et celui-ci prend pour Casanova le visage de la ravissante Francesca qui non seulement est jolie mais aussi très intelligente, s’intéressant à la philosophie et les sciences, écrivant des pamphlets pour la libération des femmes sous un pseudonyme. Commence alors un jeu typique de « chat et souris », mais qui est le chat et qui est la souris ?



Mensonges, quiproquos, duperies en tout genre, bien dans le ton de la Commedia dell’Arte si chère à Goldoni.




Heath Ledger semble abonné aux films en costume, qui lui vont bien d’ailleurs. C’est un acteur honnête, dont la meilleure performance à ce jour reste son interprétation magistrale dans « Brokeback Mountain ». Ici il est un amusant Casanova, se la jouant un peu à la manière d’Errol Flynn, c’est-à-dire à l’aise dans les histoires de cape et d’épée, avec cet air un tantinet ironique que les femmes adorent.




Le réalisateur Lasse Halström (Chocolat, Gilbert Grape, Shipping News) semble avoir préféré une version « grand public » à une version plus en introspection du personnage. Beaucoup de bons mots, des scènes pleines de panache, des décors somptueux (Venise, vous pensez !), sans oublier les costumes et la musique qui ajoutent au plaisir du film.


Bref un film sympathique et ludique, bien fait pour se délasser, sans devoir trop réfléchir.




Les seconds rôles sont, selon moi, les plus épatants ; Oliver Platt, évidemment, dans le rôle du marchand génois, prétentieux comme un coq de basse-cour et fiancé de la ravissante créature qui se refuse au séducteur. Ensuite Omid Djalili en Lupo, le serviteur du séducteur. Sans oublier bien sûr Jeremy Irons qui donne une interprétation très amusante du Grand Inquisiteur Pucci.




Cette version-ci de la vie de Casanova m’a fait penser à la bande dessinée très esthétique « Giacomo C. » de Dufaux et Griffo. Beaux décors, beaux dessins.




Pour ceux qui ont envie de revoir une autre version, à la fois pleine d’humour mais également plus sérieuse du mythe de « Casanova », je recommande de voir ou revoir le « Casanova di Fellini » film réalisé par le grand Federico Fellini et basé sur l’autobiographie du séducteur « Histoire de ma Vie » ; une version plus mélancolique où le personnage prend plus de profondeur bien que toujours aussi cynique. Beaucoup critiquèrent le film de Fellini, parce qu’il s’attaquait à un sujet « grand public », mais son « Casanova » était bien plus que cela ; le mythe y devient un peu ridicule par instant, à la manière typiquement fellinienne d’ironiser sur un thème.




En fait, comme il l’écrit dans son autobiographie, Casanova était sans cesse à la recherche de la « femme idéale », une image que pourquivent hélas beaucoup d’hommes, sans la trouver puisqu’un être idéal n’existe pas, s’il existait il serait l’être le plus ennuyeux de la terre, car rien n’est plus ennuyeux que la perfection.




Donald Sutherland offrait, dans la version fellinienne, une performance digne de son grand talent d’acteur. La version de Fellini ne fut pas appréciée à sa juste valeur en son temps et pourtant, il brossait un portrait presque pathétique de ce séducteur sur le déclin. Selon certains critiques, le film était une vision sombre de Fellini sur le fameux siècle des Lumières qui, selon le réalisateur, fut un fiasco intégral, malgré toute l’importance qu’on lui donne.

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