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Filles du botaniste (Les), de Dai SiJie

Ming, orpheline, est envoyée comme stagiaire chez le professeur Chen, botaniste renommé et homme autoritaire, cassant, rigide. L’île où il vit et donne des cours est un jardin luxuriant, empli d’espèces rares ; sa fille An est contrainte de partager cette vie solitaire, aussi l’arrivée de Ming est-elle une vraie bouffée d’air frais pour An et...

... bien vite les deux jeunes filles deviennent d’inséparables complices. Cette amitié glisse vers quelque chose de plus profond, vers une attraction troublante qui va se muer en véritable amour-passion. Débarque dans cet eden, le fils du professeur ; ce dernier le jette littéralement dans les bras de Ming, le poussant à épouser la jeune femme afin d’assurer sa descendance, au grand affolement de la jeune fille qui veut fuir. Mais An et elle sont incapables de se séparer, aussi imaginent-elles un stratagème qu’il faudra malheureusement assumer jusqu’au bout et qui va très vite tourner au drame.



Histoire très intimiste, cet amour entre deux très jeunes femmes est traitée avec beaucoup de subtilité, de délicatesse ; à aucun moment le réalisateur ne tombe dans le voyeurisme facile. Il s’agit d’une véritable histoire d’amour et non pas d’un film sur l’homosexualité féminine.



J’ai regretté une certaine longueur cependant et la fin est plutôt prévisible. Les paysages sont magnifiques, et pas très chinois selon les personnes connaissant la région : il s’agirait en fait de paysages vietnamiens. Les deux actrices principales justes et touchantes. Les acteurs masculins interprétant le père et le fils font plutôt de la figuration, le film tournant réellement autour des deux jeunes femmes.

Le réalisateur Dai SiJie avait déjà mis en images le célèbre « Balzac et la petite tailleuse chinoise » ; en toile de fond, la Chine et sa rigidité, son intolérance à l’égard de l’homosexualité considérée comme une perversion et un crime, donc passible de la peine de mort.

Bien qu’il ait été élevé en France, Dai SiJie persiste à filmer des « histoires chinoises », souhaitant mettre en évidence le système dictatorial du pays.



J’avoue qu’en dehors d’avoir abordé (de très loin) le problème de l’occupation du Tibet par l’armée dans laquelle est le fils, ainsi que le procès de la relation des deux jeunes femmes, il n’y a pas vraiment matière à pamphlet anti-chinois ; ce film n’est pas une docu-fiction politique, c’est une histoire d’amour, et d’un amour d’ailleurs, c’est tout.

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