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Transamerica, de Duncan Tucker

A Los Angeles, Sabrina (Bree) Osborne est un transsexuel en attente de l’opération qui fera définivetement d’elle une femme. Une semaine avant ladite opération, un coup de fil lui parvient d’un ado qui recherche son père ; peu après c’est un centre pénitenciaire de New York qui l’appelle afin de la prévenir que le jeune Troy est en prison pour...

... cause de drogue et de prostitution. Bree comprend avec un certain effarement qu’il s’agit effectivement du résultat d’une très brève liaison qu’elle eut avec une copine d’université dix-sept ans auparavant. Sur les conseils (l’ordre plutôt) de sa psy, elle se rend à New York afin de régler ce problème qui vient de surgir et faire connaissance, voire se faire accepter, par ce fils inconnu. Mais avouer à un ado qu’on est son père alors qu’on a l’allure d’une dame patronesse, ce n’est pas donné à tout le monde et Bree n’en a pas le courage ; sous prétexte d’être l’envoyée d’une église s’occupant de jeunes délinquants, elle embarque le garçon qui veut absolument se rendre en Californie pour réussir dans le monde du cinéma … porno ! et bien sûr rencontrer ce père très chic, qui vit dans une élégante villa avec piscine. S’il savait !



Commence alors un « road movie » dont les Américains ont le secret ; ils rencontreront au passage, le beau-père du garçon qui s’avère avoir violé le gamin, un hippie malhonnête, une réunion de transsexuelles bien dans leur vie, un Amérindien généreux et … la famille de Bree/Stanley. Pourtant l’épreuve la plus dure pour Bree sera d’avouer la vérité à ce fils qui ignore tout d’elle/lui.



Décidément, le cinéma éprouve le besoin de nous émouvoir avec ceux qui sont différents, qui en souffrent et qui aimeraient tellement se faire accepter de tous, mais surtout de ceux qui leur sont le plus proche à savoir leur famille.

Après le formidable film canadien C.R.A.Z.Y., c’est l’Américain Tucker qui nous entraîne de l’autre côté du miroir de la normalité, car qui sommes nous pour juger ?



« Transamerica » repose entièrement sur les épaules des deux protagonistes principaux. Dire que Felicity Huffman (l’une des « Desperate Housewives ») est formidable en Bree/Staney est un euphémisme et ne lui rend même pas justice ; elle est époustouflante d’émotion et de vérité, et quel maquillage pour la rendre crédible ! Face à elle, Kevin Zegers est un Toby très vrai, très Leonardo di Caprio lorsqu’il était plus jeune. Quant aux parents de Bree ils sont interprétés par Burt Young, le père plutôt obsédé sexuel et Fionnula Flanagan est Elizabeth, une mère coincée, terrorisée par le qu’en dira-t-on, qui ne peut accepter ce que son fils a décidé et qui aimerait récupérer son petit-fils.

Il faut courir voir « Transamerica », tout comme il faut courir voir « C.R.A.Z.Y. » ; faire réfléchir et émouvoir, deux des qualités majeures du cinéma !

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