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Following Sean, de Ralph Arlyck

En 1969 Cannes est secoué par “Les 400 coups” de François Truffaut. En même temps est montré un court-métrage de 15 minutes réalisé par le jeune apprenti-cinéaste Ralph Arlyck où l’on découvre Sean, petit hippie de 4 ans qui, assis sur le sofa, pieds nus, très décontracté, déclare innocemment que « oui bien sûr il fume de l’herbe ; il la mange...

... aussi d’ailleurs » !! Il y parle aussi très calmement des camés au speed qui fréquentent l’appartement de ses parents, qu’il n’aime pas porter des chaussures car « elles transpirent », et avec la même calme innocence des « flics qui tabassent tout le monde ».



Ralph Arlyck avait quitté son New York intello pour San Francisco à la réputation décontractée, et plus particulièrement pour Haight Ashbury, là où vivaient la plupart des communcautés hippies. Il y trouve un appartement en dessous de celui des parents de Sean. Ayant un travail à préparer pour ses études, il choisit naturellement ce petit garçon craquant, vivant librement, il le suivra en skateboard à travers les rues de Haight Ashbury et l’interrogera dans l’appartement. Le court métrage qui en résulta, intitulé tout simplement « Sean », aura un succès formidable et sera primé dans de nombreux festivals à travers le monde.



Ralph Arlyck retournera vivre à New York, une fois le film terminé. Vingt cinq ans plus tard, il va avoir envie de retrouver Sean afin de savoir ce qu’il est devenue, et là le suivre pendant quelques neuf années, de 1994 à 2003.
L’utopie que promettait les hippies est elle devenue une réalité ? Sean est il devenu un accroc à d’autres drogues plus dures … Est-ce une histoire d’illusions perdues ?



En même temps qu’il filme l’histoire de Sean et de sa famille, Ralph Arlyck conte aussi l’histoire de sa propre famille, de son mariage avec la lumineuse française, ses fils qui le taquinent en le traitant de « vieux baba cool ». Bref le réalisateur se fait également acteur dans cette suite du court métrage.
Il s’agit d’une bien intéressante étude socio-culturelle sur une famille très atypique, mais le film n’est jamais ennuyeux, à aucun moment ; au contraire on rit souvent aux commentaires des protagonistes, Arlyck et Sean Farrell. L’une des scènes les plus amusantes du film est la famille d’Arlyck, tous d’un âge certain, se remémorant avec une énorme bonne humeur leurs activités communistes dans les années 50 en plein maccarthysme ! Rien que pour cela il faut voir ce documentaire bien loin des docu-drames actuels.



On y retrouve aussi avec nostalgie une époque où l’on espérait que l’on pourrait changer le monde ; oui il a bien changé ce monde, mais pas vrament dans le sens espéré.
Et ce que peu de gens savent, c'est que ce documentaire n'a pas trouvé distributeur aux Etats-Unis (le soi-disant pays de la démocratie) afin de passer en salles; il paraîtra parai-il en DVD en octobre 2006. A suivre !

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