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Forty Shades of Blue, d'Ira Sachs

A Memphis, Tennesse, capitale – entre autres – du blues.

Un couple se prepare à partir à une soirée où le mari, musicien et producteur musical, va recevoir un prix. Sa compagne, jeune femme russe, beaucoup plus jeune que lui, passe à travers l’appartement avec un air absent. Elle acquiesce à tout ce qui se dit, avec une sorte de timidité,...

... effacée devant ce homme au verbe haut, n’hésitant pas à la tromper ouvertement. A chaque fois elle boit un peu trop pour oublier ce qui la place dans des situations ambiguës, inconfortables. Face à ce mari omniprésent et dominateur, la jeune femme mélancolique, laissée à son propre sort, ressemble à une abeille contre la vitre.



Arrive alors, en retard, celui que l’on attendait à la fête, le fils d’un premier mariage, un homme jeune cachant à peine son manque d’amour pour ce père dont il s’est éloigné et qui n’arrive d’ailleurs pas à parler à ceux qui lui sont proches, qu’il aime maladroitement… Le seul dont il arrive à s’occuper avec tendresse est le petit garçon qu’il a eu de sa compagne actuelle.

Michael et Laura vont être attirés l’un par l’autre, elle parce qu’avec cet homme jeune et tourmenté parvient à mieux communiquer, perd ses inhibitions par rapport à la langue anglaise. Lui croit trouver en elle une solution à ses problèmes actuels.

Alan arrivera t il à sauver son ménage, à faire comprendre à sa compagne combien il l’aime ? Pas sûr.



Ce film d’auteur, primé au festival de Sundance, est très beau. Il exprime avec beaucoup de justesse le mal de vivre de ceux qui n’arrivent pas à se parler ; il parle du désir, de la lassitude du couple, bref de toutes ces petites choses qui forment une existence. La plupart du temps le cinéma nous parle d’êtres en marge qui aimeraient se poser quelque part ; ici on nous propose le contraire, un lieu déjà posé d’où l’on veut s’échapper.



Le triangle amoureux père et fils amoureux d’une même femme est vieux comme le monde, le mythe de Phèdre nous a été maintes et maintes fois proposé.

Pourtant le thème fonctionne à chaque fois pour peu qu’il soit justement interprété et ici, du côté interprétation, il n’y a rien à redire. Avec en toile de fond les musiciens, semblables aux chœurs antiques.



L’acteur Rip Torn généralement confiné dans des seconds rôles, apporte une puissance magistrale à Alan James, il est ici de quasi toutes les scènes. Face à lui il y a Dina Korzun en Laura, parfaite en compagne insatisfaite, malheureuse et Darren Burrows dans le rôle de Michael qui servira de catalyseur pour faire exploser le drame qui couve.



Je n’ai qu’un bémol à exprimer, c’est l’extrême lenteur du film, voulue évidemment pour donner encore plus de poids à ce tourbillon émotionnel. Beaucoup de plans très lents, pour bien faire comprendre l’aliénation de la jeune femme, le mal de vivre du fils, le besoin d’affection mal exprimée du père.

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