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Minnie & Moskowitz, de John Cassavetes

Minnie Moore, employée au Musée d’Art moderne de Los Angeles, est désenchantée par l’amour ; amoureuse d’un homme marié, jaloux de surcroît, il la quitte après une tentative de suicide de sa légitime.



Seymour Moskowitz qui vit à New York est le contraire de Minnie, alors que tout en elle est très net, bon chic bon genre, lui c’est le...

... beatnik, qui crie au lieu de parler, mais on apprend ultérieurement qu’il a un problème d’audition. Il gagne sa vie en parquand les voitures des autres et n’a jamais un sou en poche. Grâce à quelques économies de sa maman, il décide d’aller vivre à Los Angeles. Et selon la loi bien connue des extrêmes qui s’attirent, il s’éprend à la folie de Minnie, qui dans un premier temps le rembarre et puis finit par s’attacher à ce simplet qui l’adore.



Dire que j’ai été bouleversée par « Minnie & Moskowitz » serait très exagéré, dire aussi que j’ai ri aux éclats serait tout aussi surfait bien que le réalisateur ait affirmé avoir voulu se lancer dans une « screwball comedy » (comedie loufoque). Comme j’ai toujours aimé ce que réalisait ou interprétait John Cassavetes, qui est d’ailleurs considéré comme le créateur du « cinéma-vérité », je me suis laissé guider par ma curiosité avec les risques que cela implique évidemment.



Question « risques », il y a déjà le fait que Moskowitz n’arrête pas de hurler au lieu de parler, que Minnie, instable comme pas deux, a des états d’âme qui sont tellement crispants que l’on finit par se dire qu’elle a mérité la claque qu’elle se prend !



Il y a énormément de passion aussi dans cette histoire de gens totalement mal assortis mais qui ont tant besoin de tendresse l’un comme l’autre que cela en devient irrespirable pour eux. Apparemment l’amour selon John Cassavetes ne peut passer que par des conversations qui rapidement dégénèrent en agressions verbales voire physiques, jusqu’à ce que soudain une petite étincelle de profonde émotion touche chacun, y compris le spectateur.



Bien entendu, Minnie est interprétée par la formidable Gena Rowlands, plus que jolie et talentueuse (Mme Cassavetes à la ville) ; Seymour Cassel est Seymour Moskowitz et dans le rôle de l’amant marié, c’est John Cassavetes en personne qui se la joue aussi sale type qu’à l’accoutumée, avec ce petit quelque chose qui pétille dans l’œil comme pour faire comprendre au public de ne pas être dupe de ses airs de mauvais garçon. Un régal !



Le film est plein d’humour en plus des autres émotions, comme l’amour et le désespoir engendré par la solitude. Dans le rôle des mamans de Minnie et Moskowitz, on retrouve les mères respectives de Rowlands et Cassavetes. La scène où tous les quatre se rencontrent au restaurant afin de parler du mariage prochain est un petit morceau d’anthologie, surtout de la part de la mère Moskowitz qui tente de faire comprendre à sa future belle-fille qu’au fond elle mise sur le mauvais cheval.

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