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FUR, An Imaginary Portrait of Diane Arbus, de Steven Shainberg

La Belle et la Bête

Certains ont voulu voir dans ce film un parallèle avec « The Hours », le film relatant trois histoires, dont celle et surtout de Virginia Woolf, elle aussi dépressive, insatisfaite dans sa création et dans sa vie.

Le fait que Diane Arbus soit interprétée par Nicole Kidman n’est pas non plus étranger à la...

... comparaison. Kidman n’est pas une mauvaise actrice, elle fait bien passer le caractère dépressif, distant, voire absent du personnage coincé par l’éducation qu’elle reçut, jusqu’à la découverte de soi.

L’homme qui l’intrigue et qui se cache derrière un masque aussi beau que celui de la Bête dans le film de Jean Cocteau est Robert Downey Jr, acteur talentueux qui s’exprime ici principalement par les yeux et la voix. Le mari tendre mais dépassé par les événements, qui voit son mariage crouler petit à petit pendant que sa femme qu’il ne reconnaît plus s’épanouit loin de lui, est interprété par Ty Burrell.

Les Kemenov, parents d'Arbus, sont interprétés par Jane Alexander, une très bonne actrice, vouée aux rôles secondaires, parfaite en mère autoritaire et critique, sans tendresse et compréhension. Le père, plus intéressé par le travail de son gendre que par l'épanouissement de sa fille, est Harris Yulin.

Je ne savais guère à quoi m’attendre en allant voir « Fur » et ce fut une surprise intéressante. Le film est très beau, très pudique, et est surtout un très bel hommage aux photos de cette Alice du XXème siècle, passant de l’autre côté du miroir à la recherche d’elle-même.

Costumes et décors sont réussis également ; j’ai particulièrement apprécié le contraste le lieu où Diane mène la vie sérieuse d’assistante de son époux, dans un cadre sérieux et sobre, à côté de celui, fantaisiste et farfelu de Lionel, l’homme qui l’attire et qui fréquente un monde qui lui était jusqu’alors inconnu.

Personnellement je n’ai regretté qu’une chose, c’est que le film soit en couleurs ; cela lui donne un petit côté artificiel que le noir et blanc aurait peut être évité.
Le réalisateur Steven Shainberg semble « loucher » vers David Lynch avec cette seconde réalisation.

"Portrait imaginaire" est certainement le titre qui convient le mieux à FUR.

Basé sur une biographie de Patricia Bosworth, je suppose que le réalisateur a voulu exploré le côté troublant et original de cette photographe du XXème siècle, fascinée par les marginaux (les « freaks ») dont elle fera moultes portraits tous célèbres. Elle fut effectivement l’assistante de son mari Allan Arbus, qui découvrit la photographie durant son service militaire. Après la seconde guerre mondiale, ils commencent ensemble une carrière de photographes pour des grands magazines tels Esquire ou Harper’s Bazaar.

Incomplète et insatisfaite dans ce duo, la jeune femme s’en libérera pour acquérir son indépendance professionnelle ; le couple se séparera d’ailleurs trois ans plus tard. A la New York School, elle travaillera la photo notamment avec le célèbre Richard Avedon ; c’est avec Lisette Model que Diane Arbus unira sa destinée professionnelle. Diane Arbus obtiendra par deux fois la bourse de la Fondation Solomon Guggenheim ; elle est également exposée deux fois au MOMA.

Elle consacra la plupart des ses activités sur New York et alentours, photographiant des inconnus dans la rue, mélangeant le familier et le bizarre ; ce mélange offre un étrange portrait de l’Amérique des années 60.

Souffrant de dépression grave, Diane Arbus avalera en 1971 une forte dose de barbituriques et s’ouvrira les veines. Elle avait 48 ans.

Ses photos peuvent être découvertes sur le site https://images.google.be/images?q=diane+arbus&hl=fr&lr=&sa=X&oi=images&ct=title

Plus de détails sur cette créatrice hors normes sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane_Arbus

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