Quelle sale peste !
Des 4 inversés sur certaines portes, celles des « protégés » ; les autres sont celles des condamnés ! Sans oublier les messages menaçants que le « crieur public » de la place Quinet trouve dans sa boîte et annonce à la criée du jour ; d’autres messages suivent, parfois totalement incompréhensibles dans un français du...
... 17ème siècle ou en latin. Adamsberg est sceptique et pourtant, ça ne fait pas un pli, le premier mort tombe, le corps nu couvert de taches noires. Pire son adjoint et ami, Danglard, a été piqué par des puces se trouvant dans une enveloppe trouvée sur le premier cadavre.
Pendant qu’on analyse le mort et que l’on soigne Danglard, Adamsberg questionne un vieil érudit, Hervé Decambrais dont la pension de famille abrite quelques personnages hauts en couleur et où viennent régulièrement le jeune Damas et sa sœur Marie.
Pour le commissaire, il s’agit de l’œuvre d’un détraqué qui se sert de la peur ancestrale de la peste ; cependant d’autres morts tombent et son divisionnaire lui tombe sur le dos. La chasse au « Semeur » (celui qui propage la peste) est lancée. Pourtant Adamsberg a des doutes et reste convaincu qu’il faudrait chercher ailleurs. Mais où ?
Tiré d’un roman de Fred Vargas, écrivaine d'excellents polars tordus mais drôlement passionnants, il était évident que Régis Warnier jouait sur du velours. Il n’a pas loupé le rendez-vous. Il n’y a rien de très neuf que je puisse ajouter, les critiques à propos de « Pars Vite et Reviens Tard » étant quasi toutes excellentes.
« Pars vite et reviens tard » est un de ces thrillers comme je les aime ; pas d’effets spéciaux et plus de dialogues que d’action, mais quelques rebondissements qui tiennent bien le spectateur en haleine.
Le sujet de la peste dans les grandes cités, semée par un psychopathe n’est pas vraiment nouveau : les feuilletons et téléfilms US abondent sur le sujet depuis pas mal d’années.
Même le détective de BéDé, Ric Hochet en a tâté dans « La Mort Noire ». Ce qui ne signifie nullement que le filon ne puisse plus être exploité.
Tout se tient, et se tient bien, dans cette histoire où on enquête, se creuse les méninges, et quand on croit avoir trouvé, hop changement de direction.
Pour moi, la grande révélation est le jeu tout en sobriété de José Garcia ; cet acteur qui m’a souvent horripilée par ses excès est ici excellent. Vraiment il n’y a rien d’autre à ajouter ; il faudrait voir le film rien que pour sa prestation.
Il est secondé par un sympathique Danglard, interprété par Lucas Belvaux, l’acteur belge, réalisateur, scénariste et interprète de la trilogie « Cavale/Après la vie/Un couple épatant ».
Les Belges sont d’ailleurs plusieurs dans la distribution puisque Joss LeGuern, le crieur public, est interprété par Olivier Gourmet, qui change une fois encore de look et ça lui va drôlement bien. Ensuite, il y a Marie Gillain en Marie, la sœur de Damas interprété par le jeune comédien, Nicolas Cazalé.
Le rôle du vieil érudit, légèrement bougon, a évidemment été confié à Michel Serrault, excellent comme à son habitude, mais cela devient un peu redondant ces rôles de vieux grognons.
Parmi les rôles secondaires figure Nadine Alari, qui porte très élégamment ses 80 printemps. Quel plaisir de revoir cette comédienne française à la longue filmographie, mais qui semblait un peu oubliée ces temps-ci.