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Crash, de Paul Haggis

Qu’ont en commun un D.A. et son épouse gâtée, toujours à se plaindre ? Des inspecteurs de police, secrètement amants ? Deux délinquants ? un réalisateur de télé et son épouse ? Un flic stressé et raciste et son jeune partenaire idéaliste, demandant son transfert ? Un jeune serrurier père de famille et un boutiquier iranien soucieux de protéger son...

... commerce ?

Rien, sauf le fait que certains d’entre eux sont noirs, d’autres blancs ou chinois ou latinos, et que tous habitent L.A. et sa banlieue. Los Angeles, la ville où l’on ne peut se déplacer qu’en voiture ou bus, où personne ne marche, où personne ne se côtoie vraiment. Une ville où le racisme a réellement l’air d’être totalement ordinaire que l’on soit blanc, noir ou d’une autre communauté, chacun méprise les autres, même ceux qui se défendent d’être raciste. Les routes de tous ceux là se croisent parfois au hasard des collisions qui semblent être monnaie courante dans cette ville tentaculaire. C’est ainsi que pendant vingt-quatre heures, le spectateur va suivre des moments de leurs existences.

Certaines de ces existences vont basculer à jamais ; pour d’autres, les choses ne bougeront pas vraiment malgré cet accroc du hasard ; certains prendront conscience en raison des événements, pour d’autres rien ne changera.

Depuis qu’Altman lui a donné ses lettres de noblesse, le film choral est à la mode (Traffic, Syriana, Magnolia, You-me etc.). Les hasards de l’actualité ont fait que « Crash » vient de recevoir la récompense de l’année, à savoir l’oscar du meilleur film, une récompense totalement méritée pour avoir traité avec sérieux, humour, un peu de cynisme, un sujet aussi dur que le racisme, afin de faire comprendre que le racisme est ordinaire, à cause de la peur des autres, de leur couleur de peau ou tout simplement parce que l’on se croit supérieur à une autre ethnie. (A propos rappelons ce que disait Claude Levi-Strauss : les races n’existent pas, il n’y a qu’une seule race humaine, tout comme il y a une race animale, etc. Par contre il y a plusieurs types d’ethnie, comme il y a plusieurs sortes de chiens et chats. Faudrait s’en souvenir de temps en temps !).

Je ne suis pas allé voir « Crash » à cause de cette récompense, mais surtout parce que le « bouche-à-oreille » est très positif à l’égard de ce film, la preuve il est depuis SIX mois à l’affiche à Bruxelles.



Tous les acteurs du film sont excellents, du rôle le plus court à ceux quelque peu plus long ; Matt Dillon, notamment en flic raciste avec des moments d’humanité. Mais celle qui m’a impressionée par sa sobriété et son sérieux est Sandra Bullock, dans le rôle de la quasi-hystérique épouse du D.A. Elle y est tout simplement formidable, sans oublier Don Cheadle et Terrence Howard, pour ne citer qu'eux.

La mise en scène soignée permet de suivre la vie personnelle de ces anti-héros pas à pas, là où « Syriana » sautait un peu trop du coq à l’âne d’une affaire à l’autre (ce qui n’empêche pas que « Syriana » d’être un sujet totalement d’actualité, à voir séance tenante).

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