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Babel, de Alejandro Gonzalez Inarritu

L’effet « battement d’ailes d’un papillon »

Réponse : une série de clichés sur l’incommunicabilité qui se succèdent les uns aux autres. Bien que n’aimant pas trop le parisianisme exagéré des Inrockuptibles, pour une fois je suis d’accord avec eux : c’est du pathos gratuit.

J’avais beaucoup apprécié « 21 grams » du même Inarritu, c’est...

... pour cela que je me suis finalement décidée à voir « Babel », dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas arrêté de récolter des louanges dithyrambiques. C’est d’ailleurs ce qui m’avait fait hésiter. A quelques exceptions près, comme « Le Monde » et « Les Inrockuptibles, ainsi que « Les Cahiers du Cinéma », tout le monde s’acharne à donner de 5 à 4 étoiles à ce film dont le moins que l’on puisse dire est que le sujet est plus qu’éculé.

Inarritu aime les histoires ont tout le monde est lié, directement ou indirectement. Ici c’est pareil, mais qui trop embrasse mal étreint.
« Babel », c’est lourd ! trrrrrrrrrès lourd : au Maroc, les enfants jouent avec un fusil, s’amusent à tirer sur un autocar de touristes et manque de bol, une charmante touriste est gravement blessée. En plein milieu du désert, ça craint ! Le mari affolé demande de l’aide, mais personne ne le comprend, sauf leur guide qui propose qu’on l’emmène dans son village où viendra un docteur – qui s’avérera être un vétérinaire. Le couple qui ne s’entendait pas bien va forcément se réconcilier pendant ce drame, et même plus fort, pendant que l’épouse blessée fait pipi. Quand je vous le disais qu’on ne nous a rien épargné.
L’accident provoque presque un conflit entre Maroc et USA, toujours prompts à voir du terrorisme partout. Pendant ce temps les autres touristes du car s’en vont. Hé, ils craignent pour leur vie chez ces sauvages.

Pendant ce temps, aux Etats-Unis, une nounou mexicaine aimerait se rendre au mariage de son fils, au-delà de la frontière, c’est son neveu qui la conduira. Comme les parents sont au Maroc (vous commencez à comprendre ?), et que personne ne peut venir la remplacer, elle embarque les enfants au mariage, bien que son neveu qui la conduira le lui déconseille.
Au mariage, c’est la fête et les enfants américains surprotégés s’y amusent autant que les autres. Il y a même une chasse aux poulets, que la jolie petite fille fragile et blonde gagne, pour constater que c’est pour tordre le cou à l’animal qu’on va manger. Mais si, c’est vrai.

Le lendemain du mariage, le neveu assez imbibé repart avec tantine et enfants, mais ils sont arrêtés au poste frontière. Questions/réponses, colère du neveu qui s’en va soi-disant pour semer les flics, mais qui débarque nounou et enfants dans le désert mexicain celui-là. Evidemment, il ne revient pas et la nounou laisse les enfants sous un buisson pour aller chercher de l’aide après les avoir portés sous un soleil de plomb, en tenue élégante du mariage. Elle est retrouvée par la police, les enfants aussi et c’est presqu’un miracle car tous les buissons se ressemblaient. Puis on apprend qu’en réalité elle vivait et travaillait clandestinement aux Etats-Unis depuis 15 ans, aussi est-elle renvoyée au Mexique. Larmes, suppliques, rien n’y fait !
Le désert est aussi utilisé comme symbole d’incommunicabilité dans ce film ! Le film s’acharne aussi à démontrer que dans tous les pays les flics sont des hargneux qui agressent tout le monde. Sauf au Japon (auraient-ils sponsorisé ?)

Au Japon, un homme d’affaires et sa fille sont profondément marqués par le suicide de la maman. La fille étant sourde-muette, la communication ne passe pas bien, on s’en doute. Elle semble en vouloir à la terre entière et à son père en particulier. L’adolescente aimerait aussi avoir un petit ami, sa libido la travaille grave.

Finalement des trois groupes de personnes ayant des problèmes, c’est cette adolescente en souffrance qui paraît la plus crédible.
On finira par apprendre que c’est le fusil de son chasseur de père, offert à un guide marocain qui a causé l’accident (voir plus haut).
Le réalisateur n’a pas hésité à nous faire comprendre la vie difficile des sourds, quand elle est dans une boîte avec ses amis, le son est coupé ! Mais c’est comme je vous le dis !
La BBC a déjà plus que régulièrement utilisé ce procédé afin de faire comprendre aux téléspectateurs dans quelles difficultés vivent les non-entendants.

Tout le monde sans exception pleure ou est en colère dans « Babel ». Comme je l’ai dit plus haut, les symboles et les clichés se multiplient : touristes égoïstes qui laissent tomber ceux des leurs qui sont en difficulté, après tout ils sont là pour voir du pays, pas pour se faire tirer dessus ! – la Mexicaine en situation irrégulière, qui veut absolument voir le mariage de son fils, sans réfléchir aux possibles conséquences, etc etc. Et que je n’oublie pas de vous dire : lorsqu’on vient chercher les touristes blessés finalement, le mari veut donner de l’argent à l’homme qui l’a aidé, mais celui-ci refuse et du coup, l’Américain comprend qu’il y a encore des gens désintéressés … Envoyez les violons !
Bref le thème du film, les répercussions d’actes situés d’un point à l’autre de la planète.

Il reste le jeu des acteurs. Pas mal. Brad Pitt en mari éploré est très bien, il quitte son image de jeune premier pour quelque chose de plus consistant, face à Cate Blanchett. La nounou est interprétée par Adriana Barraza et son neveu est Gael Garcia Bernal, crédible en type antipathique.
L’adolescente Chieko est jouée par Rinko Kikushi, qui fait du très bon travail. Autour d’eux gravite toute une série d’acteurs moins connus, qui finalement sont les personnages les plus intéressants.

J’aurais bien aimé parler positivement de ce film, mais sincèrement trop c’est trop, et cela finit être dérisoire. Inarritu a gagné des galons de réalisateur de films d’auteur, mais là je ne suis plus. Je peux aussi vous confirmer que je nage à contre courant des spectateurs qui encenscent cette histoire.

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