Lier le Jazz et l’Erotisme relève du pléonasme. Comme le Tango, le Jazz est né dans les maisons closes pour occuper les clients dans l’attente de la disponibilité des demoiselles. Le Tango est né à Buenos Aires. Le Jazz à la Nouvelle Orléans. Les morceaux duraient assez longtemps pour permettre aux filles de s’effeuiller (en anglais, to strip tease). Mais pas trop longtemps pour que le client ne perde pas patience
Pour être pianiste à la Nouvelle Orléans avant 1917, il fallait être un dur à cuire. Le plus dur, le plus flamboyant de tous, avait mis sur sa carte de visite « Inventeur du Jazz ». C’était M. Ferdinand Joseph La Mothe dit « Jelly Roll Morton ». Le Jelly Roll était son gâteau préféré. Je laisse les lecteurs naïfs et les lectrices innocentes deviner de quel mets il s’agit. Avec son groupe les Red Hot Peppers, dont le nom inspira un groupe de gays californiens, ce Créole de la Nouvelle Orléans jouait une musique entièrement écrite qui dégage toujours une sensualité et une rage de vivre hors concours plus de 80 ans après sa création. Charles Mingus lui dédia une composition dans son album « Ah Um» (1959). Le producteur Alan Lomax, qui découvrit Billie Holiday et Bob Dylan, eut la bonne idée d’enregistrer pendant des heures, pour la Librairie du Congrès, en 1940, Jelly Roll Morton jouant et racontant La Nouvelle Orléans. La pièce de théâtre « Novecento » d’Alessandro Barrico fait aussi de larges allusions à ce Géant du piano, bien oublié aujourd’hui.
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