En 1962, John Frankenheimer nous apportait un film sur fond de guerre froide, un extraordinaire thriller politique, filmé en noir et blanc ; le film était interprété par une poignée d’excellents acteurs, parmi lesquels le regretté et talentueux Laurence Harvey. Le sergent Marco était interprété par Frank Sinatra et c’est Angela Lansbury, (mieux...
... connue par son rôle de Jessica Fletcher) qui interprétait avec brio l’antipathique mère du héros.
Des soldats américains, ayant été faits prisonniers par les communistes pendant la guerre de Corée, semblent avoir subi un lavage de cerveau. Après avoir pu s’évader, le groupe revient aux Etats-Unis. Le jeune Raymond Shaw, pour cet acte de bravoure, se voit décerner une médaille, cependant deux des hommes du groupe sont en proie à des cauchemars récurrents ; Bennett Marco, l’un des officiers, décide d’en avoir le cœur net et contacte Raymond Shaw, qui est le fils de l’épouse d’un candidat à la Maison Blanche. Plus son enquête avance et plus Ben Marco est convaincu que les faits ayant valu une médaille à Shaw sont faux et que le groupe a été manipulé. Le complot ne pourra être arrêté que par Ben.
Quarante ans après cet excellent film, Jonathan Demme a repris tous les éléments du scénario de Georges Axelrod et en a concocté un très bon film d’action où la partie de science-fiction ne ressemble même plus à de la sci-fi désormais lorsqu’on connaît les progrès de la médecine. Malgré l’excellente interprétation de Denzel Washington dans le rôle de Bennett Marco et de Meryl Streep qui nous offre dans la nouvelle version une performance à l’égal de son talent – elle est littéralement odieuse en mère manipulatrice, possessive et ambitieuse – j’avoue avoir préféré la première version de cette histoire. Tout d’abord, le film était en noir et blanc, ce qui en faisait réellement un thriller politique très sombre, par ailleurs le film était plus court mais plus percutant, plus inquiétant, l'impact psychologique plus fort.
Cette version-ci est un bon film d’action, très bien interprété (on y retrouve également Jon Voigt et Liev Schreiber), avec une fois de plus la dénonciation que les financiers et hommes d’affaires ont fait main basse sur notre monde et sur nos vies, mais ça on le savait déjà.