La cause du jazz ou les causes d’une passionÀ l’occasion de la sortie du guide Jazz de France, le Centre d’information du jazz a souhaité, en guise d’introduction, enrichir la 6e édition de son guide-annuaire d’une enquête inédite. Nous avons interrogé une centaine d’acteurs majeurs de la vie du jazz : musiciens (16 réponses), journalistes (21), photographes (4), responsables de festival ou de club (12), agents et tourneurs (10), producteurs phonographiques (6), musicologues et universitaires (3), directeurs d’école de jazz (3), ingénieurs du son (2). Nous leur avons demandé de répondre en toute liberté (mais dans la contrainte, pas toujours respectée, d’un ou deux feuillets) à cette question faussement simple : pourquoi le jazz ?
À notre grande surprise, 77 acteurs sur 100 ont répondu à « cette drôle de question » volontairement ouverte, tout à la fois naïve, vaine, évidente, saugrenue, essentielle, stupide, pertinente, impossible. Finalement « parfaite » pour reprendre l’adjectif suggéré par Francis Marmande. Preuve était donc faite que la question était bonne. En lançant ainsi au hasard une telle bouteille à la mer nous avons touché juste. Au point très sensible de la naissance d’une passion. « Body and soul ».
Première conclusion : quand on interroge les « acteurs du jazz », c’est-à-dire tous ceux qui participent par leur engagement de vie à la promotion, transmission, production et diffusion de cette musique aujourd’hui centenaire et toujours juvénile, on ne reçoit que des réponses d’amoureux. Oui, le jazz est bien une histoire d’amour. Parfois, pour les plus anciens, les souvenirs remontent aux années 50 et 60, mais jamais l’émotion ne s’est émoussée. Ce qui est remarquable dans toutes ces réponses, c’est la ferveur et l’ardeur que le sujet suscite. Autre bonne surprise : qu’ils soient musiciens, hommes de radio, journalistes de presse écrite, agents, patrons de club ou de festival, responsables de label, ces « entremetteurs » ont tous bien du talent quand ils disent leur passion pour cette musique-là !
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